Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR
CAUSES
EXPLOSIONS
RUPTURES
de l'enveloppe
du foyer
Vétusté ou mauvais entretien, avec ou sans influence de vices de construction ou d'excès de
RUPTURES
DÉPARTS
de de tubes à fumée tampons
TOTAL
î
2 1 5 1
2 4
9
22 4 4 7 8
21
15
7
0
45
1
15 2 3
En inscrivant dans le même cadre, non plus le nombre des accidents, mais celui des victimes mortellement frappées, on obtient :
CAUSES
EXPLOSIONS
RUPTURES
de l'enveloppe
du foyer
Vétusté ou mauvais entretien, avec ou sans influence de vices de construction ou d'excès de
RUPTURES
DÉPARTS
de de tubes à fumée tampons
TOTAL
1
3 1
1
22 11 3 3
31
7
1
39
20 10
2
î
Nous passerons en revue ces 45 accidents, sans nous attacher à leur ordre chronologique, mais en nous efforçant de les grouper d'après leurs caractères généraux. Explosions de l'enveloppe. — Les explosions de l'enveloppe, qui forment un peu moins de la moitié du nombre des accidents, ont causé 8 morts sur 10. C'est dans l'usure, la corrosion ou la fatigue des tôles que réside le plus souvent l'explication de l'accident, et une explication fort suffisante, ainsi qu'on va le voir. Il semble pourtant s y
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ajouter assez fréquemment l'influence accessoire d'un excès de pression final. Les cas où un grave excès de pression apparaît comme la cause essentielle de l'accident sont rares, mais le nombre de victimes qui leur correspond est relativement considérable : il s'élève à 10, sur le total de 31 morts occasionnées par les explosions de corps cylindriques ou d'enveloppes de foyer. Entrons dans le détail de ces explosions. Corrosion du corps cylindrique.— Accident du 17ao«M895 à Lignorelles. — Un exemple frappant du peu de souci que certains entrepreneurs de battage ont de l'état de leurs appareils est fourni par l'explosion de locomobile survenue à Lignorelles (Yonne), en 1895. Le générateur, horizontal à flamme directe, avec foyer intérieur rectangulaire, offrait 9 m- de surface de chauffe ; le corps cylindrique mesurait 60 cm de diamètre, 1,90 m de longueur ; il avait été construit en tôle de 8 mm. La construction remontait à une époque inconnue, antérieure à 1866. Au cours de sa carrière d'au moins 30 ans, cet appareil était passé en diverses mains ; en dernier lieu, il avait été acheté, en juillet 1895, moyennant promesse de 1.300 francs, par un entrepreneur insolvable, qui ne le paya point, mais le mit en service, sans d'ailleurs le déclarer. Il fonctionnait pour la troisième fois, lorsqu'il fit explosion avec une extrême violence. Le corps cylindrique s'ouvrit suivant la génératrice inférieure et se divisa en plus de 20 lambeaux. La partie inférieure fut pour ainsi dire réduite en miettes. La distance de projection des éclats alla jusqu'à 225 m. La chaudière était dans un état d'usure presque totale. Le métal était corrodé sur toute la surface interne du demi-cylindre inférieur, et même extérieurement dans les parties les plus basses. Le long de la génératrice inférieure, le métal était aux trois quarts rongé, et l'épais-