Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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Le 26 août 1886, à Villeneuve (Yonne), c'était pendant le goûter des travailleurs : l'arrêt durait depuis une demiheure environ. L'engreneur venait de graisser la batteuse ; le fermier, le chauffeur et 4 manœuvres étaient assis sur des bottes de paille à 4 m de la machine, quand toute l'enveloppe éclata, la partie correspondant au foyer en six morceaux, le corps cylindrique en huit. L'explosion fut accompagnée d'un bruit formidable, entendu à plus de 10 kilomètres ; les fragments du générateur et du mécanisme ont été lancés jusqu'à des distances de plus de 150 m. Les lignes de division suivent principalement les rivures, qui étaient d'ailleurs mal proportionnées, les rivets ne laissant entre eux que des intervalles de 25 mm, alors que leur diamètre était de 30 mm. Les tôles avaient partout leur épaisseur normale et l'on ne signale aucun vestige certain de détérioration préexistante. Il faut ajouter, toutefois, qu'on n'a pas non plus, de l'excès de pression, une démonstration formelle. Les circonstances de l'enquête n'ont pas permis de constater s'il y avait eu calage des soupapes. Lors de l'explosion du 14 septembre 1890, à Marolles (Seine-et-Oise), les soupapes étaient calées. Cet accident a été purement matériel ; il s'est produit pendant le repas des ouvriers et a consisté dans l'arrachement du fond supérieur de l'enveloppe du foyer, qui mesurait 73 cm de diamètre ; ce fond s'est divisé en fragments qui ont été projetés jusqu'à 150 m. Il y a eu rupture circulaire le long de l'embouti. La fatigue des mouvements de soufflet, agissant sur une tôle dont la qualité ne semble pas avoir été bonne, a pu jouer un rôle plus ou moins important dans l'affaire. Ruptures de foyers. — Les foyers, dont la rupture n'entraîne généralement pas d'effets mécaniques aussi formidables que l'éclatement des enveloppes, sont sujets
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aux mêmes causes de destruction que celles-ci et, enoutre, à la surchauffe. Accident du 12 septembre 1884 à Bournoncle. — Leurs formes, dans les locomobiles de construction ancienne, laisse souvent à désirer. De toutes les ruptures de foyer inscrites à notre liste, la plus désastreuse a été celle du 12 septembre 1884, à Bournoncle (Haute-Loire). La machine était environnée de monde: 3 enfants de 11 à 14 ans furent mortellement brûlés ou frappés ; 9 autres personnes, parmi lesquelles 2 enfants de 9 et 10 ans, furent blessées d'une manière plus ou moins grave.
FIG .
33. — Explosion du 12 septembre 1884 à Bournoncle (Haute-Loire). Coupe longitudinale de la chaudière. — Echelle — •
La chaudière, de 8,50 m 2 de surface de chauffe et 800 litres de capacité, timbrée à 5 kg, présentait les détestables formes que représentent les fig. 33 et 34 : enveloppe de foyer à section ovale, foyer cylindrique à flancs plats, mesurant 80 cm en hauteur et 40 cm horizontalement. Six entretoises sur chaque flanc reliaient les deux pièces. Le cylindre-foyer était formé d'une tôle de 10 mm 1/2 dans le bas et sur les côtés; le ciel était en tôle de 8 mm 1/2. A la suite du foyer venait un gros