Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)

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REVUE DES ACCIDENTS D 'APPAREILS A VAPEUR

de mauvaise forme, sollicités d'ailleurs par des causes diverses d'avarie, ont donné lieu à des accidents dans la région bretonne : en 1894 à Prat (Côtes-du-Nord) et à Héric (Loire-Inférieure), en 1898 à Sarzeau (Morbihan).

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contre la boîte, y imprimant la marque de sa pointe. On crie : « Sauvez-vous! la machine va sauter! » Puis retentît le coup de sifflet servant de signal pour l'arrêt de la batteuse et, par une désolante aberration, on ferme la prise de vapeur. Aussitôt après, le foyer s'écrase, en se déchirant suivant deux lignes transversales.

Fia. 38. — Explosion du 11 août 1894 à Prat (Côtes-du-Nord). 1 Coupes de la chaudière par CD et AB. — Echelle rr-

Le premier de ces accidents a été directement provoqué par un excès de pression. Un jeune homme de 19 ans, qui servait de chauffeur, a été tué sur le coup. L'appareil n'offrait que des dimensions fort modestes : 3 m 2 de surface de chauffe, 300 litres de capacité. Le timbre était de 6,5 kg. Depuis 5 ans au moins, le ciel du foyer, en outre de la défectuosité primitive de sa forme, était déformé par suite d'un ancien manque d'eau. On avait allumé le feu vers 6 heures et demie du matin. Le jeune chauffeur était le fils du propriétaire de la locomobile ; le père était présent pour seconder le fermier dans la direction du travail. Un peu avant 7 heures, le chauffeur fit remarquer à son père que le manomètre ne marquait que 4 kg et que cependant il poussait le feu le plus possible; la machine travaillait bien, les soupapes crachaient. Le père vient voir : il s'aperçoit que le robinet du manomètre n'est pas en bonne position d'ouverture; il l'ouvre, et aussitôt l'aiguille s'en va buter à fond de course (le cadran était gradué jusqu'à 8 kg 1/2) et frappe

FIG . 39. — Accident du 17 septembre 1894 à Héric (Loire-Inférieure). Coupes de la chaudière, avec indication de la déformation du foyer.

A Héric, la chaudière (fig. 39) avait les mêmes dimensions ; le timbre était de 6 kg ; la construction datait de 26 ans. Vers 1872, le foyer avait subi un coup de feu, d'où était résulté un petit affaissement du ciel, peut-être accompagné d'une crique. Pour réparer cette avarie, on avait appliqué contre la face inférieure de la tôle, au point endommagé, une plaque circulaire de 11 cm de diamètre, fixée au moyen d'un boulon traversant la tôle, d'une contre-plaque supérieure et d'un écrou. Pour faire joint, entre la contre-plaque et la tôle du foyer, on avait interposé du plomb. La chaudière fonctionna ensuite pendant 18 années environ, puis fut mise de côté. En août 1894, elle trouva un acheteur. Celui-ci voulut la faire réparer ; il fit venir un agent d'une maison de construction, qui proposa de changer le foyer et demanda pour cette réparation un délai d'un mois et une somme de 300 francs. Cela ne faisait pas l'affaire du nouveau propriétaire de la machine, qui prit le