Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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parti de la mettre en service telle quelle, après s'être contenté de faire renouveler le joint en "plomb par le vendeur. Les conditions dans lesquelles fut organisée la conduite de l'appareil méritent également d'être relatées. Dans une première séance, le précédent possesseur de l'engin conduit le feu « pour apprendre au fils » de son cessionnaire. A la seconde séance, il fait encore l'allumage, puis passe la main au novice. Un quart d'heure ou une demi-heure plus tard arrive l'accident. Le ciel du foyer s'affaisse en une bosse de 13 cm de flèche, ce qui est considérable pour un petit foyer dont le diamètre vertical ne mesurait que 32 cm. Le sommet de la bosse coïncide avec l'emplacement des contre-plaques et de leur boulon d'attache; une fuite transversale de 20 cm s'est faite dans la tôle du foyer, débordant les contreplaques de part et d'autre. Cette fente bâille, en son milieu, d'environ 1 cm ; le boulon d'attache des contreplaques a suivi l'une des lèvres. La forme de la bosse indique qu'il a dû se produire une surchauffe, vraisemblablement causée par un manque d'eau. L'accident de Sarzeau paraît avoir été surtout le résultat de la fatigue du ciel et de son affaiblissement par la corrosion, après 22 ans de service. Il peut avoir eu pour circonstance déterminante un excès de pression, car les leviers des soupapes étaient surchargés par une briquette ; toutefois l'enquête ne conduit pas à supposer que le chiffre du timbre (6 kg) ait été notablement dépassé. Le ciel de foyer s'est déchiré suivant deux sections droites ; la plus grande de ces déchirures, qui s'étendait sur toute la moitié supérieure de la pièce, passait par le trou du bouchon fusible ; l'autre, située au ras de la paroi de façade, n'avait que 20 cm de longueur. La réaction a lancé toute la locomobile à 8 m de distance; la porte du foyer et les barreaux de la grille ont été projetés dans diverses directions.
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La tôle, dans la région de la déchirure principale, ne montrait ni trace de surchauffe ni dépôt. Le plomb fusible était en bon état. Par contre, la tôle était fortement amincie : d'une épaisseur primitive de 12 mm, elle était descendue sur certains points à 5 et même à 4 mm. L'amincissement était progressif et ne pouvait être délimité d'une manière précise. Accident du 19 septembre 1899 à Saint-Georges. — 11 y a eu de la variété dans les dispositions défectueuses. Nous venons de voir des foyers cylindriques surbaissés ; en voici un en forme de cylindre horizontal dont la section droite figurait une ellipse ayant son grand axevertical : l'ellipse mesurait 80 cm en hauteur et 66 cm horizontalement. L'enveloppe du foyer était de forme semblable et les deux pièces étaient reliées par des entretoises placées aux extrémités du petit axe d'ellipse. La tôle du foyer avait eu 8,5 mm d'épaisseur primitive, mais elle s'était amincie dans une forte proportion par suite de corrosion du côté du feu. Le timbre était de 5 kg. C'était à Saint-Georges (Pas-de-Calais), en 1899. La chaudière était sous pression et la machine arrêtée depuis quelques minutes, lorsque le foyer se rompit. Un ouvrier fut tué sur le coup, 2 autres subirent des blessures légères. Le point de départ des déchirures paraît avoir été un étoilement situé un peu au-dessus de la grille et où l'épaisseur du métal était réduite à 2,9 mm. La tôle se replia à l'intérieur du foyer et la locomobile fut lancée par la réaction à 17 m de distance. Les efforts de flexion, l'amincissement de la tôle f peut-être aussi l'usure des entretoises, devaient placer la chaudière dans une situation précaire; en outre, les soupapes étaient beaucoup trop chargées, et il est supposable que des excès de pression avaient contribué à diverses époques à la fatigue du foyer. En dernier lieu, c'est