Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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L'EXPLOITATION DU MINERAI DE FER OOLITHIQUE
lorrain se prêtent très bien à l'emploi de l'abatage mécanique par baveuses et perforatrices électriques. Ce système est essayé à la mine du Val-de-Fer (bassin de Nancy) et à celle de Mont-Saint-Martin (bassin de Longwy). Il nécessite l'emploi de grands fronts de taille pour épargner des déplacements d'outils. On a essayé des fronts de 15 à 30 mètres. Le maintien de ces fronts exige qu'on parvienne à régler le foudroyage en arrière et à le maintenir à une distance suffisante pour le passage de la haveuse, en combinant convenablement le déboisage des parties à foudroyer et le surboisage des parties à conserver près du front. Bien qu'il ne s'agisse encore que d'essais limités, les résultats sont très satisfaisants. Les haveuses employées dans l'un et l'autre cas sont des Morgan-Gardner électriques à chaîne. Chaque machine absorbe de 20 à 40 chevaux, suivant la dureté du minerai et la rapidité d'avancement désirée. L'énergie électrique est fournie par les gaz de hauts fourneaux des usines voisines. Dans les couches de 2 mètres où on essaye ces machines, elles semblent pouvoir correspondre chacune à une production de 6.000 tonnes par mois, en doublant le rendement de l'ouvrier et en réalisant une très notable économie sur le prix de revient. Dans ces grandes tailles, la pression du toit sur le front havé facilite beaucoup l'abatage, et la consommation de poudre est très réduite. La perte de bois n'est pas supérieure k celle des chambres ordinaires. Quand le havage se fait dans un lit calcaire, par conséquent dur, la poussière produite serait gênante si on n'arrosait légèrement. Cette question d'arrosage est encore à l'étude. On a essayé, dans les mines de Marbache et de Custines, une haveuse électrique légère, agissant par forage de trous de mine juxtaposés. Cet essai intéressant n'a
DE LA LORRAINE
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pas été poursuivi, ces mines ayant perdu beaucoup de leur importance pour la Société de Pont-à-Mousson depuis la mise en exploitation de la mine d'Auboué, dans le bassin de Briey. Les conditions techniques et économiques des mines de Lorraine nous semblent convenir entièrement au développement intensif de l'abatage mécanique, en raison de la solidité des toits, de la régularité des couches et de la pénurie de main-d'œuvre. D'une manière générale, l'avantage de la perforation mécanique augmente avec la dureté du minerai, notamment avec la fréquence des rognons calcaires. C'est donc dans les minerais très calcaires et relativement peu riches en fer que cet avantage est grand. Cette circonstance explique le développement du procédé en Lorraine annexée, où le gisement est très calcaire. Dans les minerais riches relativement tendres et dénués de rognons calcaires, l'avantage de la perforation diminue, mais alors le havage devient beaucoup plus avantageux et, quand on a une installation électrique pour le havage, il est tout indiqué de l'utiliser à la perforation. Particularités diverses. — L'exploitation des couches superposées se fait en général dans l'ordre normal descendant, en ne prenant une couche qu'après avoir dépilé entièrement les couches supérieures. Quelquefois on peut prendre deux couches simultanément en triant leur intervalle stérile. On a alors des fronts, aménagés par gradins droits ou renversés, atteignant au total 5 et 6 métrés, qui exigent des toits très solides, car, avec ces hauteurs, il est difficile de les surveiller de près. A Moulaine, le dépilage de la couche rouge sert de havage pour l'abatage du calcaire ferrugineux superposé. On a alors des chambres dont la hauteur atteint 8 mètres.