Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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DE L'EXPLOITATION
DU
MINERAI DE
LA
LORRAINE
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FER OOLITHIQUE
lante, deux fois plus puissante que les nappes souterraines tout entières. Le bassin de Landres, devant être en présence de dépressions piézométriques très supérieures à celles de la région de Moutiers-Avril, doit être classé comme plus aquifère que ce dernier. On peut donc établir le classement suivant quant au débit des venues d'eau probables, toutes choses égales d'ailleurs : 1° Bassin élémentaire de l'Orne ; 2° Bassin élémentaire de Tucquegnieux ; 3° Bassin élémentaire de Landres ; 4° Bassin élémentaire de Moutiers-Avril (à part le voisinage immédiat du Woigot). 11 s'agit de concevoir ce qu'une exploitation isolée, plus ou moins éloignée des autres, peut rencontrer d'eau, soit dans la nappe ferrugineuse, soit dans la nappe jurassique plus ou moins renforcée parles eaux ruisselantes. On ne peut traiter une pareille question a priori, et c'est à l'expérience qu'il faut s'adresser. Il faut distinguer, kcet égard, les fonçages, les traçages en couche et les dépilages. Le tableau ci-après résume la situation. On peut conclure des faits observés : 1° Que la subdivision en bassins élémentaires proposée ci-dessus correspond bien à des différences importantes dans les conditions hydrologiques ; 2° Que ces différences d'un bassin à l'autre ont une influence propre supérieure à celle des différences de profondeur dans un même bassin ; 3° Que, dans les fonçages, la nappe de la formation ferrugineuse, la plus profonde, est en général la plus abondante quant à son régime d'écoulement initial, c'est-à-dire quant au coup d'eau qu'elle fournit. Elle est par conséquent la plus redoutable pour le fonçage ;
4° Que le développement des traçages en couche n'accroît pas beaucoup, en général, le débit initial rencontré dans la formation ; que parfois même ce débit diminue. Seule la rencontre ou l'approche de failles importantes est à redouter ; 5° Que les dépilages avec foudroyages, en réduisant plus ou moins la protection plus ou moins complète des marnes micacées, accroissent non pas toujours, mais souvent, les venues d'eau. Cet accroissement parait n'être considérable que dans les cas où la nappe ruisselante des cours d'eau importants est mise en cause, notamment aux abords del'Orne. Cette nappe ruisselante constitue l'inconvénient le plus sérieux au point de vue de l'exhaure. On peut en déduire les pronostics suivants pour le bassin de Briey : 1° Dans le bassin élémentaire de l'Orne, le voisinage de cette rivière et l'existence de cassures importantes en communication avec elle exposent les mines qui feraient du foudroyage sans précautions à des venues très considérables, pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres cubes à la minute. Ces venues pourront ne pas dépasser une dizaine de mètres cubes en moyenne, si l'on a soin de ne pas s'approcher par foudroyages à moins de 5 à 600 mètres de la rivière ; 2° Dans les autres régions du bassin de Briey, on doit espérer ne pas atteindre ce chiffre de 10. mètres cubes à la minute en prenant des précautions analogues par rapport aux cours d'eau principaux, le Woigot, la Crusnes, la Pienne, l'Othain, etc., d'ailleurs bien moins importants que l'Orne. En résumé, il faut retenir ce chiffre de 10 mètres cubes comme le maximum des venues moyennes probables pour chaque mine isolée. Il faut en outre tenir compte de l'aide mutuelle des mines voisines.