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Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)

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NOTE

SUR LA

RECONNAISSANCE

D'UN

NIVEAU

AQUIFÈRE

Ces eaux ne s'infiltrent pas très profondément, puisqu'elles rencontrent d'abord les assises du jurassique qui apparaissent fréquemment, comme je l'ai dit déjà, dans les anticlinaux gréseux-, et ensuite le carboniférien, constitué par des sédiments imperméables. Ces derniers ont leur pendage général vers le Nord, de façon que les eaux du crétacé se trouvent enserrées dans un vaste synclinal peu profond qui les limite vers le Sud. Ce sont là d'excellentes conditions pour maintenir l'humidité à une faible profondeur. C'est ce qui explique la réussite régulière des puits pratiqués au Tidiket, au M'zah et dans la région d'Ain Sefra, au sein des grès crétacés ; ceux de M'zab sont beaucoup plus profonds que ceux du Sud-Oranais, à cause de l'épaisseur des mortsterrains à traverser, mais c'est toujours dans les grèstendres que se développent les réseaux ingénieux de « foggaras », qui complètent l'effet utile de ces puits. Les grès crétacés constituent en effet un terrain idéal pour le creusement de ces canalisations souterraines : ils sont à la fois assez tendres pour se laisser attaquer par des outils rudimentaires et assez résistants cependant, surtout après une exposition suffisante à l'air, pour ne pas s'ébouler, ce qui entraînerait la ruine de l'appareil hydraulique qu'elles constituent. A ce point de vue, les grès dévoniens du Mouidir Afa.net sont infiniment plus difficiles à utiliser, vu qu'ils sont constitués par un ensemble compact et résistant inattaquable aux outils primitifs des indigènes. J'ai dit que les puits étaient faciles à creuser, au Mouidir, parce qu"ils sont pratiqués uniquement dans les nappes superficielles d'épandage des oueds. Le système des foggaras, si commun de l'autre côté de la pénéplaine carboniférienne, au Tidiket et au Touat, est totalement inconnu au Mouidir, où la dureté des grès dévoniens en rend le percement impossible pour les indigènes.

DANS

LE

SUD-ORANAIS

ET

DANS

LE

SUD-MAROCAIN

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Dans le Sud-Oranais, où les grès tendres sont à découvert, le creusement des puits n'offre pas de difficulté, et leur nombre n'est limité que par l'insouciance des indigènes. Utilisation actuelle des eaux. — Indépendamment des puits les indigènes utilisent aussi les « r'dirs » ou mares naturelles qu'ils ménagent dans le lit des oueds et qui s'alimentent par la nappe circulant à travers des cailloux. Généralement abrités contre les ardeurs du soleil par un rideau de roseaux ou par de grosses pierres, ces r'dirs constituent une ressource précieuse pendant toute la première partie de la saison sèche. J'ai bu dans un r'dir encore assez important, à 50 kilomètres au Nord de Figuig, à la fin du mois d'Août. On en trouve d'innombrables au printemps, dans le lit des oueds. Ils se signalent de loin par la verdure sombre des roseaux et des lauriers-roses, qui tranche sur l'aridité environnante : l'eau des r'dirs est généralement très polluée par le bétail et par les ablutions indigènes. Tous ces moyens sont, on le voit, des plus précaires : faire boire un troupeau de mille têtes de petit bétail à un puits, représente un travail pénible et long, l'extraction se faisant au moyen d'une « guerbah » (outre en peau de bique d'une contenance de 4 à 5 litres) attachée à une corde. On comprend l'embarras des nomades qui se trouvent réduits à ce moyen primitif pour empêcher leurs troupeaux, leur unique richesse, de périr de soif après que les r'dirs ont été épuisés. Les sources pérennes ont donc sur l'existence de ces populations une influence capitale : aussi toute source de ce genre devient-elle immédiatement un centre fixe de résidence, surtout si la sécurité y est suffisante. En fait, au moment de notre occupation du pays, nous avons trouvé toutes les oasis défendues par des remparts, qui