Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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L'INDUSTRIE
MINIÈRE ET MÉTALLURGIQUE
en particulier de ceux destinés aux chemins de fer, est encore peu développée, et on peut s'étonner qu'il en soit ainsi, dans un bassin où l'on a tant de menus. Les Asturies en font 110.000 tonnes par an, dont 85.000 pour la seule Société Houillère Espagnole, sur un total de 340.000 tonnes pour l'Espagne. La carbonisation de la houille dans des fours à coke se fait maintenant presque exclusivement dans les usines métallurgiques ; quelques Compagnies houillères ont conservé de vieux fours très anciens. Le travail dans les houillères.
Le travail de nuit est exceptionnel dans les Asturies ; tout se fait ordinairement pendant le poste de jour, et il n'y a alors absolument personne, la nuit, dans les travaux. La plupart des ouvriers travaillent pour leur compte personnel ; on trouve pourtant quelquefois des associations d'ouvriers, prenant à l'entreprise des travaux déterminés dans un quartier. Ordinairement donc le piqueur travaille seul, avec un aide qui reçoit un salaire fixe ; il a un gradin désigné où il fait l'abatage et le boisage, pendant que son aide remblaye avec les stériles et jette le charbon trié dans les cheminées. Bien que travaillant à la tâche, le piqueur a aujourd'hui un salaire minimum assuré, 3P ,75 le plus souvent ; l'aide, en général un gamin qui, d'après la loi, devrait avoir plus de seize ans, touche l p ,50. Un chef mineur a la surveillance de tous les chantiers d'un même étage dans une même couche ; il est pécuniairement responsable de la propreté du charbon, du bon état des remblais et du boisage des tailles ; il a sous ses ordres des boiseurs spéciaux, payés à la tâche, avec minimum de salaire, pour l'entretien et pour les cheminées à charbon.
DANS
LES ASTURIES
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D'une manière générale, la surveillance est très difficile dans les mines asturiennes ; le chef mineur a peu d'influence surl'ouvrier ; il ne peut lui infliger lui-même des amendes, et, avec la pénurie actuelle de personnel, on fait malaisément droit aux demandes de renvoi qu'il peut formuler. De plus, l'ouvrier asturien a l'habitude de prendre ses repas au jour, ce qui occasionne des allées et venues dans lamine, et, bien que la présence soit de dix à douze heures, on ne peut compter sur un travail effectif de plus de six à sept. Tout ceci contribue à donner à l'ouvrier un faible rendement ; de goûts très modestes, cet ouvrier, quel que soit le taux du salaire à la tâche, saura s'arranger de manière à ne fournir qu'un strict minimum ; il demandera une élévation de salaire, non pour gagner plus, mais pour travailler moins. On peut compter qu'un piqueur abat 2.800 à 3.000 kilogrammes de charbon dans sa journée ; par ouvrier employé àl'mtérieur, on n'arrive qu'à700kilogrammes, pour tomber à 370 kilogrammes en comptant intérieur et extérieur. La main-d'œuvre asturienne est non seulement médiocre, elle est encore insuffisante; faute de bras, de nombreux gradins dans un même étage restent abandonnés ; les productions pourraient être souvent doublées, sans introduire le travail de nuit, sans augmenter les galeries de roulage, sans travaux accessoires de réparation. Cela tient à ce que l'ouvrier asturien est essentiellement régionaliste et ne voit pas de bon œil un compatriote des provinces v.oisines venant travailler à côté de lui. L'étranger, aux Asturies, trouvera difficilement un logis ; il ne sera pas de tracasseries que ses camarades de chantier ou ses fournisseurs ne lui réservent, et bientôt, dégoûté, ce Galicien, ce Catalan, quittera la région. C'est là un problème important à envisager, surtout actuellement, où l'on veut donner au bassin houiller astu-