Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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DANS
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L'INDUSTRIE
MINIÈRE
ET
MÉTALLURGIQUE
rien une extraction de plus en plus grande ; et la seule solution semble être celle que nous avons vu réaliser : faire venir des Galiciens ou d'autres Espagnols dans les Asturies, mais créer pour eux des habitations ouvrières et des économats, les isoler autant que possible en un mot. L'ouvrier autochtone allie en général les travaux des champs aux travaux de la mine ; il possède bien souvent de petits lopins de terre qu'il cultive à ses moments de loisir ; le morcellement de la propriété est très grand, et ce n'est pas un des moindres ennuis des exploitations pour leurs installations au jour que les discussions interminables et les exigences de ces propriétaires, qui ne veulent pas se dessaisir du bien que leur ont légué leurs aïeux. Au point de vue politique, la situation est encore peu difficile dans les Asturies ; le parti ouvrier y est encore mal organisé, mais la tranquillité ne règne pas forcément pour cela. H y a eu, en 1903, cinq mois d'agitation ouvrière assez violente dans le bassin de Langreo, déterminée par la suppression d'une augmentation de 10 p. 100 de tous les salaires, accordée auparavant à titre exceptionnel, et à la suite de laquelle on avait constaté une baisse du rendement de la main-d'œuvre. Les institutions sociales.
De nombreuses institutions philanthropiques ont été créées dans les Asturies en faveur de l'ouvrier ; c'estprincipalement à la Union Huilera y Metalurgica de Asturias que le problème a été abordé avec le plus d'ampleur et de résolution. En quelques années, on y a institué des habitations ouvrières, des Sociétés de Secours mutuels, une Caisse d'Epargne, une Coopérative de consommation ; on songe actuellement à aborder le dur problème des retraites. Aussi nous occuperons-nous principalement de ce qui a
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ASTURIES
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été fait dans cette Société dans les paragraphes suivants. Les habitations ouvrières n'ont pas encore reçu jusqu'ici un grand développement dans les vieilles sociétés, car, leur personnel se recrutant parmi les paysans des environs,, il n'y avait pas lieu de se préoccuper beaucoup de la question des logements. Lesnouvelles Sociétés, quidevront s'adresser à la main-d'œuvre étrangère, auront, au contraire, à s'en préoccuper. Les coopératives de consommation se substituent, comme partout ailleurs, aux économats si attaqués. Placées sous la surveillance des Compagnies qui les ont créées, elles ont un capital divisé en actions de faible valeur, 25 pesetas ordinairement. A la Union Huilera, la Compagnie en prend ferme un certain nombre et avance sans intérêts les fonds nécessaires à la mise en train de l'affaire, jusqu'à l'achat de la totalité des actions restantes par les ouvriers. Les bénéfices, après amortissements nécessaires et gratifications- aux employés de la coopérative, après prélèvement de 10 p. 100 pour le fonds de réserve et d'un intérêt de 6 p. 100 pour les actions, sont divisés, pour le surplus, entre le fonds de prévoyance (*) (10 p. 100), les consommateurs suivant leurs achats (70 p. 100) et les actions dos ouvriers libérées (20 p. 100), mais pour ce dernier cas sous forme de dépôts à la Caisse d'Épargne de la Compagnie. — Malgré les manœuvres intéressées des commerçants, la Coopérative de la Union Huilera, fondée le 24 novembre 1900, comptait, au 1 er janvier 1904, 972 actionnaires ouvriers [le capital total est de 2.000 actions (50.000 pesetas), dont 500 souscrites par la Compagnie] et 472 acheteurs libres ; les 2/5 du personnel se servaient donc à la Coopérative . (*) Destiné à abaisser les prix de vente, dans des cas exceptionnels.