Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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L'INDUSTRIE MINIÈRE ET
MÉTALLURGIQUE
ment supprimer, le charbon asturien ne peut arriver en gare de Barcelone à moins de 31 p ,33, et encore n'y a-t-il aucun bénéfice pour la mine. Or le très bon charbon de Cardiff, qui vaut aujourd'hui 10 shillings au port d'embarquement, qui supporte 6 shillings de fret, arrive, au cours actuel de 137,50, à 28", 75 ; en ajoutant 2 P ,50 de droits d'entrée, et autant pour les différentes taxes de port, on arrive à 33 p ,75 à bord, prix supérieur de 8 p. 100 seulement à celui des charbons asturiens. On comprend donc que, pour le port de Barcelone, les tarifs de chemins de fer soient presque prohibitifs. La région catalane s'alimente de charbon anglais, et le peu de charbon asturien qu'elle consomme lui vient par mer. Si la voie terrestre est actuellement difficile pour le charbon asturien, en est-il de même pour la voie maritime? Le bassin houiller des Asturies se trouve placé à très peu de distance de la mer, puisque les mines les plus éloignées dans le district de Pola de Lena n'en sont qu'à 50 kilomètres à vol d'oiseau. Des voies ferrées mettent les différents centres de production en communication avec les deux ports de Gijon et d'Avilès, où des travaux assez importants ont amélioré dans ces dernières années les conditions d'arrivée des steamers et d'embarquement des charbons. Pourtant les statistiques montrent que, depuis 1898, les exportations par voie de mer sont en baisse marquée : 1898 1902 1903
581.200 tonnes 533.100 451.200
DANS LES
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ASTURIES
même que ceux de pilotage, sont des obstacles àla fréquentation des navires. De plus, le fret n'est pas bon marché, car la plupart des charbonniers espagnols reviennent sur lest, les Asturies n'ayant pas encore de commerce bien développé et la métallurgie s'y alimentant de plus en plus avec des minerais locaux. Le chemin de fer du Langreo a un matériel réduit, tout comme le Norte. Les tarifs de transport jusqu'aux ports d'embarquement sont encore élevés : 5 pesetas de Pola de Lena à Gijon ou Avilès par le Norte; 3 P ,75 de Pola de Laviana à Gijon par le Langreo. L'imperfection des moyens de transport, tant par terre que par mer, créait donc une situation précaire qu'il fallait modifier radicalement, si l'on voulait voir le bassin houiller asturien augmenter régulièrement ses exportations ; il fallait aussi se hâter, car, si le change est actuellement en faveur des producteurs espagnols, il était nécessaire de prévoir qu'il s'abaisserait un jour. Si la consommation locale des Asturies est en hausse, il faut y voir un effet du grand développement industriel qu'a pris cette province dans ces dernières années, dû à l'afflux de capitaux qui, après la guerre de Cuba, a causé le retour dans les Asturies de riches Cubains. Mais il ne peut résulter de cela qu'une hausse momentanée, ou tout au moins, d'ici longtemps, la consommation locale ne s'accroîtra plus considérablement. Le charbon asturien doit donc être envisagé comme un article d'exportation vers les autresprovinc.es espagnoles, et c'est ce qu'ont bien compris ceux qui cherchent à développer la production du bassin.
Cela tient à différentes raisons : les ports de Gijon et d'Avilès, bien qu'améliorés, sont encore loin d'offrir aux navires les facilités désirables : la profondeur est faible ; les navires de 3.000 tonnes abordent difficilement ; l'entrée est délicate, et les droits de port, assez élevés, de Tome
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