Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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LA FORMATION
CHARBONNEUSE
SUPRACRÉTACÉE
des galets et parleur agencement désordonné, comme par la nature de ceux-ci. Il est frappant de voir apparaître soudain, dans ce qui semblait un simple grès, des galets deux fois gros comme la tête ; les dimensions extrêmement variables de galets juxtaposés et souvent anguleux ne sont pas moins remarquables (par exemple àla descente deStoïevtsi àKesovtsi), et l'idée vient naturellement, en voyant de telles formations, qu'il a pu intervenir des débâcles glaciaires. D'autre part, la nature des galets est caractéristique ; les roches cristallines y abondent et, parmi celles-ci, de très nombreux types, tels que microgranulites et porphyres divers, qui n'ont plus de représentant dans la région jusqu'à de grandes distances. L'aspect de ces galets peu roulés et si volumineux, leur agglomération dans un tel désordre ne laissent guère supposer un apport très lointain. Il faut donc admettre que l'érosion, à laquelle est précisément dû le llysch, a attaqué et détruit des filons porphyriques, qui apparaissaient sur la superficie au début du tertiaire et qui ont aujourd'hui entièrement disparu. Ce flysch est en discordance sur les terrains antérieurs, par-dessus lesquels il s'est étendu transgressivement, c'est-à-dire que les mouvements tectoniques avaient commencé avant lui; mais lui-même, à son tour, a été fortement plissé. M. Toula y a trouvé des hiéroglyphes et des fucoïdes au Nord-Est de Slivno et sur la route de Varna à Bourgas. 8° Néogène à lignite. — Toute la région balkanique présente une série de bassins néogènes, renfermant souvent des couches très régulières de lignite, qui constituent une des ressources les plus précieuses de la Bulgarie encombustibles. Ces bassins néogènes s'intercalent brusquement dans des coupures, qui semblent résulter d'effondrements au milieu des terrains plus anciens. Ceux de la région bal-
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DES BALKANS
kanique ont d'ailleurs été eux-mêmes accidentés par la continuation des mouvements alpins, tandis que, plus au Sud, les bassins de Pernik ou des environs de Philippopoli restaient à peu près horizontaux. Leur aspect général rappelle celui du flysch, comme celui de la formation charbonneuse supracrétacée. On y retrouve des grès, schistes et poudingues, mais dont l'allure n'est plus la même, et mêlés d'argiles rougeâtres, que l'on voit par exemple à Bela. Dans les Balkans, un semblable bassin charbonneux est, en ce moment, l'objet d'un commencement d'exploitation à Bela (Nord-Ouest de Slivno). Il existe des charbons du même âge, près de Kasanlik et vers Rajadzik (à l'Ouest de Philippopoli). Mais ces dépôts prennent surtout un très grand développement au Sud-Ouest de Sophia, entre Pernik et Bresnik, et, plus au Sud, sur la même ligne de fracture, vers Golema Foutsa et Doubnica. Les mines de Pernik, qui sont les plus importantes de la Bulgarie, produisent aujourd'hui 300.000 tonnes par an. D'après M. Toula, les lignites de Slivno seraient oligocènes. En Serbie, MM. Zujovic et Antula (*) signalent comme gisements sarmatiens les mines de Senje, qui ont produit, en 1898, 40.000 tonnes, et des affleurements à Timok, etc. ; d'après eux, il existe, en outre, des charbons plus récents, probablement pontiens, kPoljane, Kostolar, Cicevar, Kraljevar. De même en Roumanie, les lignites exploités à Margineanca, près la gare de Doïcesti, sont, d'après M. Alimanestianu (**), plus jeunes que le sarmatien (pontien ou (*) J
.-M.
Z (J.JOVIC,
Geologlsche
(Wien, Helder 1886) ; — (Paris, 1900).
J.
Ûbersicht
ANTULA,
des
ki'migreichs Serbivn
Gisements métallifères de Serbie.
(**) ÂLIMANESTIANU, Notice pour V Exposition universelle de 1900 sur les mines de Roumanie.
Tome VII, 190o
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