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LA FORMATION CHARBONNEUSE SUPRACRETACEE

roches granitiques ou gneissiques. La formation commence brusquement à peu près sur le méridien de Gabrovo avec une largeur d'environ 2 kilomètres, qu'elle garde jusqu'à Radevtsi, où se trouvent les principaux dépôts de houille (mine Prinz Boris). Un peu plus loin, elle s'élargit tout à coup jusqu'à 17 kilomètres. Enfin, à la hauteur de Bela et de Slivno, elle se réduit soudain par faille, comme elle s'était élargie ; sa largeur n'est plus que de 2 à 3 kilomètres, et finalement elle disparaît environ sur le méridien de Slivno. Dans toute cette zone, la chaîne du Balkan présente, lorsqu'on l'examine en coupe transversale Nord-Sud, une remarquable dyssymétrie, dont je me suis déjà trouvé indiquer la nature. Au Sud, un massif de gneiss, micaschistes, schistes cristallins, etc., est brusquement coupé par des effondrements tertiaires, dont le principal marque la plaine de Kasanlik, Maglisch et Slivno : effondrements occupés par des terrains néogènes avec couches de lignite. Vers le Nord, on trouve, en partant de ce massif archéen ou primaire, une succession de terrains de plus en plus récents, qui accusent un renversement général, par suite d'un mouvement de poussée vers le Nord, où tous ces terrains ont été culbutés et ont pris un plongement vers le Sud. Il résulte de ce renversement que, contrairement à l'ordre de leur dépôt stratigraphique, les terrains les plus anciens semblent recouvrir les plus récents. On a, sous l'archéen, le grès bigarré ; sous celui-ci, le muschelkalk, puis le lias, puis le tithonique, puis la formation charbonneuse sénonienne, puis les terrains du flysch qui passent du crétacé à l'éocène. En dehors de cette observation générale sur le renversement de toutes les couches, l'allure de cette formation charbonneuse suscite quelques observations intéressantes pour la genèse des terrains et l'interprétation des mou-

DES BALKANS

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vements subis par eux postérieurement à leur dépôt. Tout d'abord, la nature des dépôts accuse une sédimentation localisée dans des eaux lacustres peu profondes, probablement coupées d'îles ou de hauts fonds, à apports inhoniogènes par des torrents locaux, et à communications accidentelles et restreintes avec la mer (qui devait sans doute se trouver vers le Nord). Il ne faut cependant pas, comme on l'a fait parfois, pousser cette idée d'une sédimentation restreinte au point de s'imaginer que les limites actuelles des dépôts représentent les anciens bords de la lagune sénonienne, où ces terrains se sont formés. Les mouvements mécaniques postérieurs sont trop évidents pour laisser admettre une telle hypothèse, que les caractères des dépôts sur leur bordure ne justifient d'ailleurs pas ; on peut affirmer, au contraire, que ces terrains charbonneux ont été, depuis leur formation, profondément plissés, disloqués et ensuite érodés. Il suffit déjà, pour s'en rendre compte, de faire la coupe sur la bordure Sud, où, suivant les points, le sénonien charbonneux, le lias, le calcaire triasique et le grès bigarré se trouvent en contact direct et évidemment anormal avec les terrains cristallins, sous lesquels ils plongent. Ce renversement même implique d'abord une prolongation ancienne des mêmes couches dans le sens vertical, au-dessus de la superficie actuelle : prolongation disparue par l'érosion, et il faut bien imaginer, en outre, que ces terrains sédimentaires, d'abord superposés au gneiss, n'ont pas passé dessous sans subir au contact une perturbation violente, où un plus ou moins grand nombre d'entre eux ont dû disparaître suivant les points. D'autre part, les grès fins et assez réguliers à ce contact n'accusent pas la sédimentation désordonnée, et ne renferment pas les gros blocs, que l'on est habitué à trouver dans les deltas torrentiels de ces rivages lacustres. Enfin une preuve plus