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NOTE SUR UNE CHAUDIÈRE DE LOCOMOTIVE

NOTE SUR UNE

CHAUDIÈRE DE LOCOMOTIVE A TUBES A EAU CONSTRUITE PAR M. ROBERT, INGÉNIEUR EN CHEF DU MATÉRIEL ET DE LA TRACTION DU RÉSEAU ALGÉRIEN P.-L.-M.

Par M. JACOB, Ingénieur en Chef des Mines, Ingénieur en Chef du Contrôle technique des Chemins de fer algériens.

L'entretien des chaudières de locomotives est rendu, en Algérie, particulièrement difficile par suite de la mauvaise qualité des eaux qu'on est réduit à utiliser pour leur alimentation. Si on laisse de côté quelques rares localités privilégiées du littoral, qui sont alimentées par des sources provenant des terrains cristallophjdliens, et dont les eaux ne contiennent que 1 à 2 décigrammes de sels par litre, et celles, également fort rares, utilisant des eaux des calcaires jurassiques et de certains calcaires crétacés (résidu solide, 3 à 5 décigrammes), on est conduit, dans la très grande majorité des cas, à employer pour la production de la vapeur des eaux fort médiocres, souvent même très mauvaises. Les sources du terrain crétacé ont, en général, de 6 à 9 décigrammes de sels par litre; celles des terrains plus récents dépassent le plus souvent 1 gramme, et ces deux catégories de terrains forment la plus grande partie du sol algérien. Quant aux eaux de rivière qu'on est fréquemment obligé d'employer le long des lignes de chemins de fer, leur composition se ressent de la nature des terrains qui af-

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fleurent dans leur bassin. Cette composition, variable suivant les saisons, atteint et dépasse souvent 1 gramme par litre. Qu'un des affluents rencontre un des nombreux ilôts de trias si riches en gypse et en chlorures, la salure augmente dans de notables proportions. Autant que possible on évite d'avoir recours aux eaux très saumâtres, mais on est quelquefois obligé de s'en servir, faute de mieux (exemple Biskra, où le résidu par litre est de 2«p ,55). La moyenne des prises d'eau du réseau Paris-Lyon-Méditerranée algérien donne 0 e , 682 par litre. Une moyenne analogue n'a pas été établie pour les autres réseaux : elle est certainement supérieure à ce chiffre pour l'ensemble des lignes algériennes. Quant à la composition du résidu, on peut dire que la proportion de carbonate de chaux diminue lorsque le poids total de sels contenus augmente. Les eaux les plus chargées contiennent principalement des sulfates de chaux et de magnésie, des chlorures de sodium et de magnésium en proportions variables. Le chlorure de magnésium exerce, on le sait, une action corrosive assez marquée, par suite de son instabilité aux températures d'ébullition de l'eau sous pression. Mais le principal ennemi des chaudières est le sulfate de chaux. A l'inverse du carbonate qui se dépose près du point d'arrivée de l'eau sous forme de boues peu adhérentes dont une bonne partie peut être enlevée par des lavages, le sulfate se dépose aux points où la température est la plus élevée, c'est-à-dire contre les parois du foyer, autour des tubes, près de la plaque tubulaire des boites à feu. Il y forme des dépôts feuilletés, durs et adhérents, que le lavage, même à forte pression d'eau, est impuissant à détacher, et qui arrivent assez vite à former une véritable maçonnerie autour des entretoises, des tubes et des tirants du ciel des foyers. On combat cet effet, dans une