Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)
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installations au point terminus de la conduite, soit plutôt chercher à développer la consommation intérieure ; nous avons vu qu'elles disposent à cet égard d'un champ d'aciivité suffisamment étendu. Les avis sont très partagés sur le mode de gestion à adopter. Quelques exploitants conseillent de faire appel à l'initiative privée; d'autres proposent de confier à l'État ce nouveau monopole. Les premiers font remarquer qu'une Société privée possède seule les aptitudes nécessaires aux multiples opérations commerciales qu'entraînera l'exploitation de la conduite; celle-ci n'atteindra en effet son plein rendement, et il ne pourra être question de bénéfices, que le jour où la production et l'exportation auront subi une impulsion vigoureuse. Dans la recherche des débouchés et le développement des transactions, un concessionnaire jouit d'une liberté d'action infiniment plus grande qu'une Administration d'État. Une circonstance spéciale rend d'ailleurs cette solution particulièrement opportune : sur l'ensemble des terrains pétrolifères, quatre cinquièmes appartiennent aux particuliers ; le dernier cinquième est la propriété de l'État; cette portion, comme nous le verrons plus bas, est à peine explorée. Il serait donc avantageux de réunir dans la même main la concession de la conduite et celle des terrains pétrolifères de l'État. La Société investie de ce double pouvoir aurait un intérêt de premier ordre à mettre en valeur la grande étendue de terrains vierges qu'on lui concède ; ce serait en même temps pour tout le pays un élément appréciable de richesse et d'activité. Mais tout le monde crie à l'accaparement dans le camp opposé. L'inconvénient le plus réel de la solution précédente est peut-être d'avoir été proposée par la Standard Oil, en 1900. Nous aurons l'occasion de revenir plus bas sur l'intervention de cette Société. Un tel patronage ne pouvait être que funeste ; la Roumanie a pu redouter de
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se trouver englobée dans un trust tout-puissant, et la protestation a été générale dans toute la presse. Le Gouvernement lui-même semble avoir partagé cette manière de voir. Le Parlement a décidé, en 1903, sur la proposition du Ministre, de prélever sur les excédents budgétaires une somme de 500.000 francs destinée aux premières études. Deux mois plus tard, il est vrai, et sur la demande des exploitants eux-mêmes, le Gouvernement prenait la résolution de consacrer cette somme à un objet différent : 450.000 francs furent en effet affectés à la création des réservoirs de Constantza, 25.000 francs furent accordés comme subvention à la Commission d'Études des gisements pétrolifères; les derniers 25.000 francs devaient être réservés aux études sur la conduite ; cette somme déjà très réduite est restée, croyons-nous, à l'état de subvention de principe, et il n'est plus fait mention de la conduite dans le budget de 1904. L'opinion publique semble actuellement se désintéresser delà question, qui l'avait pourtant passionnée en 1901-1902 ; la prospérité relative dont jouit actuellement l'industrie a peut-être contribué à reléguer à l 'arrière-plan un problème qu'il est sans doute possible d'ajourner, mais qui ne tardera pas à se poser sous une forme pressante. Il nous reste à indiquer comment l'industrie a su tirer parti des richesses du sous-sol, dont nous venons d'examiner les conditions de gisement, d'exploitation et de débouché. Nous indiquerons tout d'abord les obligations législatives auxquelles se trouve soumise l'exploitation du pétrole.