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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

blessé par une inflammation de gaz dans une galerie de la carrière souterraine d'argile réfractaire de Noyères, à Bollène (Vaucluse). L'exploitation du gisement se faisait par puits de 20 à 30 mètres de profondeur, du pied desquels on s'enfonçait dans la couche par des galeries d'allongement, sommairement boisées. Dès que la pression du toit rendait trop précaire la conservation de l'ouvrage, on abandonnait la galerie et les bois de soutènement qui la garnissaient. L'argile, en s'affaissant, bouchait peu à peu les galeries ainsi abandonnées, de sorte que la carrière renfermait beaucoup d'anciens vides, dont l'atmosphère se chargeait d'acide carbonique et d'hydrocarbures résultant de la décomposition des vieux bois. Les fissures produites par l'exploitation pouvaient facilement permettre l'introduction de ces gaz dangereux dans les travaux en activité. Pour parer aux dangers de cette situation, un arrêté préfectoral du 5 juin 1891 avait interdit le percement de galeries en remonte, propices à l'accumulation des gaz hydrocarbures, interdit également d'allumer les soufflards qui viendraient à être constatés, et prescrit une visite préalable des chantiers avec une lampe de sûreté avant l'arrivée du personnel. L'inobservation de ces prescriptions causa l'accident. La galerie où il se produisit présentait en effet une rampe de 1/13 environ, sur 26 mètres de longueur totale ; des gaz inflammables s'accumulèrent à l'avancement, et s'enflammèrent k l'arrivée d'un ouvrier porteur d'une lampe à feu nu ; aucune visite préalable du chantier n'avait été faite avec une lampe de sûreté. Le 12 mai 1899, un accident tout k fait analogue se produisit dans la même carrière k l'avancement d'une galerie percée on montant, contrairement au règlement. L'ouvrier qui y travaillait y avait d'abord pénétré avec une lampe de sûreté ; mais, celle-ci s'étant éteinte, il alla chercher une lampe à feu nu, qui détermina la flambée en lui occasionnant plusieurs brûlures.

POUR LES ANNÉES 1898 A 1903

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Il n'a pas été jugé utile, à la suite de ces accidents, de modifier le règlement du 5 juin 1891, dont l'observation les eût évités ; mais les galeries montantes ont été abandonnées. Le 27 mai 1900, une flambée de gaz des marais a blessé un ouvrier au puits Saint-Pierre de la mine de houille de Montrambert (Loire). Ce puits, dont la profondeur totale atteignait 456 mètres, présentait sa recette inférieure à 406 mètres, les 50 derniers mètres formant puisard ; un plafond solide, établi k 412, était destiné à retenir les objets tombant dans le puits. En 1899, on entreprit, à la profondeur de 456 mètres, le percement d'un traversbancs destiné k rejoindre la base du puits, qui servait de retour d'air. Le 22 mai 1900, un trou de sonde de reconnaissance, percé k l'avancement de ce travers-bancs, vint déboucher dans le puisard, et il s'en écoula de l'eau, qui ne dégageait d'ailleurs aucun gaz. Par mesure de prudence, il fut décidé de reconnaître le niveau de l'eau et des boues dans le puisard avant d'y rejoindre le traversbancs, et on entreprit k cet effet le démolissage du plafond de 412. Ce travail fut confié k deux sous-gouverneurs, commandant chacun une équipe de 4 ouvriers, destinés à se relayer en deux postes alternatifs. Il fut commencé le 26 mai, à six heures du soir, par le déblaiement des débris recouvrant le plafond et continué sans incident jusqu'au 27, k trois heures du matin. Les ouvriers s'éclairaient à ce moment avec des lampes Boty il fermeture magnétique. Un trou ayant été alors percé dans le plafond, on descendit une de ces lampes, qui s'éteignit dans une atmosphère chargée de gaz des marais, provenant vraisemblablement des matières organiques déposées dans le puisard. Le poste ayant pris fin au matin, l'équipe de remplacement arriva au chantier vers huit heures, sans avoir été avertie par la précédente, qu'elle n'avait pas rencontrée, de la présence du gaz dans le puisard;