Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1905, série 10, volume 7)

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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

Le 30 août 1900, 4 ouvriers ont péri asphyxiés dans la mine de lignite de la Chapelle-Péchaud (Dordogne). La mine était exploitée par piliers abandonnés, avec simple aérage naturel. Un quartier en feu se trouvait isolé par des barrages plus ou moins efficaces.; malgré ces barrages, des fumées toxiques avaient envahi un chantier que les ouvriers durent abandonner. On commit néanmoins la grave imprudence d'envoyer des hommes à ce chantier pour y reprendre des outils qui y avaient été laissés ; 4 ouvriers furent asphyxiés dans cette entreprise. A la suite de cet accident, l'aérage de la mine fut amélioré, et l'établissement de deux communications distinctes avec le jour fut décidé. Les quartiers abandonnés durent en outre être barrés d'une manière efficace. Le 30 octobre 1900, à la fosse n° 7 des houillères de Nœux (Pas-de-Calais), un ouvrier fut asphyxié par un dégagement de mauvais air (puteux) chargé d'oxyde de carbone, et provenant d'anciens quartiers en feu où un éboulement du toit avait dû se produire, en chassant les gaz. Plusieurs hommes furent incommodés, mais un seul succomba ; un cheval fut en outre asphyxié. A la suite de cet accident, on prit les mesures suivantes : isolement rigoureux des quartiers en feu, et organisation de l'aérage de manière que le mauvais air ne puisse envahir les quartiers en exploitation ; installation d'une canalisation d'eau sous pression dans tous les quartiers sujets à des feux; enfin, suppression absolue de la méthode de foudroyage par tranches descendantes appliquée jusqu'alors dans la 11 e veine de la fosse n° 7, et qui, en raison de l'existence d'une veine pyriteuse au toit de la couche et de l'abandon des vieux bois, favorisait considérablement la production des incendies. Le 24 avril 1902, 3 ouvriers périrent asphyxiés par l'oxyde de carbone dans la fosse n° 3 des houillères de Liévin (Pas-de-Calais). Un feu s'était déclaré subitement

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POUR LES ANNÉES 1898 A 1903

à huit heures du soir dans une taille du crochon de la couche François à l'étage 526. Le porion, prévenu à 9 h. 3/4, fit évacuer les chantiers situés sur le retour d'air àl'étage 456; malheureusement on oublia d'avertir 3 ouvriers, qui furent surpris par les fumées et succombèrent. Cet incendie était le premier qui se fût produit dans ces travaux ; il a été vraisemblablement causé par réchauffement des menus charbonneux abandonnés dans les remblais. A la suite de l'accident, l'aérage a été modifié de manière à doter chaque exploitation de crochon ou de dressant d'un retour d'air spécial allant directement au puits; provisoirement, jusqu'à achèvement de cette organisation, une consigne spéciale prescrivit au personnel, en cas de symptômes d'incendie ou d'échauffement, d'évacuer immédiatement tous les chantiers situés sur le retour d'air. Le 25 septembre 1902, dans la galerie de roulage du Grenouillet de la mine de lignite de Dauphin (BassesAlpes), 3 ouvriers furent asphyxiés par l'acide carbonique provenant probablement d'un incendie souterrain déclaré dans l'ancien quartier dit de la Grande mine. Dès l'avantveille, la présence du gaz délétère avait été constatée au sol de la galerie, mais l'aérage naturel avait été insuffisant pour le balayer. A la suite de l'accident, l'installation d'un aérage mécanique a été mise à l'étude. 3° Asphyxie par des fumées d'explosifs. — Le 5 octobre 1899, 1 ouvrier périt asphyxié à l'étage 166 des mines de pyrite de Sain-Bel (Rhône). A la suite du tirage de deux coups de mine à l'avancement d'un niveau en percement à cet étage, 4 ouvriers qui travaillaient dans une traverse branchée sur ce niveau à 30 mètres en arrière du front d'avancement furent atteints par les fumées et s'enfuirent ; mais l'un d'eux tomba en route et succomba. Cet accident eût été évité si le chef de chantier, Tome VII, 1905.

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