Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)

8

NOTES SUR LES ÉCOLES D'INGÉNIEURS

nicursde diverses autres spécialités et se rapprochent par là du type « Polytechnicum » : ce sont celles de Liège, Mons et Selmeczbanya. Une enfin est un véritable Polytechnicum comportant, au même titre que d'autres branches d'enseignement, une section de mines et de métallurgie. C'est celle d'Aix-la-Chapelle. A un autre point de vue non moins fondamental, ces Écoles se différencient entre elles par la liberté plus ou moins grande laissée aux étudiants de diriger leur instruction dans le sens qui leur convient. En Belgique à Liège et Mons, et en Hongrie à Selmeczbanya, les élèves d'une même spécialité sont astreints à suivre le même programme d'études et à passer les mêmes examens, comme cela se fait dans nos Écoles françaises. Les plans d'étude sont réglés par l'Administration, et tous les ingénieurs, qu'ils soient destinés à l'industrie privée ou au service de l'État, sont en somme formés sur le même modèle. En Allemagne et en Autriche, au contraire, le régime se rapproche de celui de nos universités. Des cours et exercices en grand nombre, dépassant parfois de beaucoup ce qui est nécessaire pour la formation d'un ingénieur, sont institués et ouverts à tous, moyennant le paiement d'une taxe spéciale à chacun d'eux. Certains plans d'études sont bien recommandés plus spécialement aux étudiants qui désirent acquérir un diplôme ; mais, en Allemagne du moins, beaucoup ne recherchent pas de diplômes, et tous restent absolument libres de passer un temps quelconque à l'École et d'y suivre simultanément ou successivement telles ou telles parties de l'enseignement (*■). Plus cet enseignement est complexe, plus ce caractère de liberté et de diversité des études individuelles s'accentue. C'est par suite à la (*) Par exemple, statut des Ecoles de Pribram et Léoben : art. 3 : « L'institution a pour principe fondamental la liberté d'enseigner et d'apprendre. »

POUR LES MINES ET LA MÉTALLURGIE

9

Hochschule d'Aix-la-Chapelle qu'il est le plus complètement développé. En ce qui concerne la direction et l'administration, elles appartiennent dans les Écoles prussiennes de Berlin et Clausthal, comme dans nos Écoles françaises, à des directeurs nommés par l'État et auprès desquels le Conseil des professeurs ne joue qu'un rôle secondaire. Il en est de même à l'École de Mons. Par contre, la direction est entièrement dévolue au collège des professeurs, complètement autonome, à l'École de Liège, à celle d'Aix-laChapelle, dans les Écoles austro-hongroises, et depuis quelques années à Freiberg. Dans ces Ecoles le doyen ou recteur, élu par le collège des professeurs pour un an ou deux seulement, n'est que le représentant du corps professoral et l'agent d'exécution de ses décisions. Quant à la situation des Écoles, presque toutes sont placées au centre de districts miniers. Celle de Berlin fait seule une exception, expliquée, sinon même justifiée, comme à Paris, Saint-Pétersbourg, Madrid, par l'attraction centralisatrice des grandes capitales et la facilité d'y trouver des professeurs. Les avantages incomparables qui résultent pour une école minière du voisinage des exploitations ne vont pas d'ailleurs sans un danger : c'est celui de voir déchoir ou disparaître ces exploitations. En ce cas, l'École subsiste naturellement et peut prospérer longtemps encore en vertu de la force vive acquise, mais sa relégation dans une ville de second ordre n'a plus de raison d'être et ne peut que devenir une gêne. C'est ce qui tend à se produire notamment pour les écoles de Freiberg et de Pribram. Liège. — VÉcole spéciale des Arts et Manufactures et des Mines a pour but la formation d'ingénieurs civils (*) (*) Au sens français du mot. En Belgique, ingénieur civil signifie, au contraire, ingénieur muni du diplôme légal nécessaire pour avoir accès au service de l'Etat.