Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)

'30

NOTES SUR LES ÉCOLES D'iNGÉNIEURS

d'Allemagne et d'Autriche, les élèves sont libres de se faire à eux-mêmes leurs programmes d'études et de passer ou non des examens. Les cours et exercices sont seulement organisés de façon à rendre possibles certains cycles d'études recommandés, mais toujours facultatifs. Certains cours ou exercices durent un an, d'autres un semestre, et le nombre des élèves de chaque spécialité varie beaucoup d'un semestre à l'autre. Il arrive fréquemment que des étudiants viennent passer à l'Académie un ou deux semestres seulement. Par exemple, en 1903-190i, le nombre des élèves a été pour le semestre d'hiver de 292. pour le semestre d'été de 241 . (La différence est toujours dans ce sens et du même ordre de grandeur.) Il ne s'agissait pas de simples défections dans le second semestre, car le nombre total des étudiants ayant fréquenté l'Académie dans l'année a été de 361. D'après les chiffres des dix dernières années, sur 100 élèves du premier semestre, 40 environ quittent l'Académie à la fin de ce semestre, et il en arrive 25 à 30 autres à ce moment. Ces chiffres, qui n'ont rien d'exceptionnel pour les Académies allemandes, donnent la mesure de l'extrême mobilité de la population scolaire, c'est-à-dire de mœurs tout à fait inconnues dans les écoles techniques françaises, belges ou austrohongroises. Les cycles d'études réguliers sont au nombre de cinq. Ils conduisent à l'obtention de diplômes pour lesquels on exige : 1° que le candidat ait fait, avant d'entrer à l'Académie, une année de pratique à la mine pour les mineurs, à l'usine pour les métallurgistes. Cette institution du stage pratique préalable est très ancienne. Elle existait dès les débuts de l'ancienne Bergschule, en 1777. Un stage préalable de six mois est même exigé des élèves qui n'aspirent à aucun diplôme. 2° On exige que le candidat ait passé au moins quatre ans à l'Académie pour les ingénieurs civils, trois ans pour les Beflissene. Toute-

POUR LES MINES ET LA MÉTALLURGIE

31

fois, sur ces quatre ou trois ans, les études de Clausthal, Freiberg ou Aix-la-Chapelle peuvent compter au maximum pour deux ans, les études d'une Université ou d'une Ecole supérieure autre qu'Aix-la-Chapelle pour un an. L'un des cinq cycles est celui des élèves ingénieurs du service des Mines, Usines et Salines de l'Etat (Bergbaubeflissene) aspirant au grade de Berg-Referendar. Les études correspondantes durent trois ans et se font en presque totalité à l'Académie minière, mais en partie aussi dans d'autres Écoles supérieures de Berlin pour les cours de droit, économie politique, etc. Même pour ces études officielles, le nombre des élèves varie beaucoup d'un semestre à l'autre (*). Trois autres cycles d'une durée de quatre ans conduisent au diplôme d'ingénieur civil des Mines, d'ingénieur métallurgiste et d'ingénieur sidérurgiste. On retrouve à Clausthal, Freiberg et Selmeczbanya cette séparation des métallurgistes en deux catégories, la première destinée plus spécialement à la métallurgie des métaux autres que le fer, la seconde à la sidérurgie. Les études de ces deux sections se différencient uniquement, à Berlin, par les travaux pratiques et projets de métallurgie, non par les cours. Pour les mineurs, leurs études sont les mêmes que celles des métallurgistes en première année, sauf addition de la paléontologie, mais s'en différencient tant par les cours que parles exercices dès la seconde année. La première année est une année préparatoire, exclusivement scientifique. Les cours techniques commencent en (*) Les Beflissene ne font pas encore partie du Corps des Ingénieurs de l'Etat. Ils ont fait, avant d'entrer à l'Académie, un stage pratique d'un an au moins sous les ordres d'un ingénieur du Service des Mines. Devenus Berg-Referendar en sortant de l'Académie, ils font ensuite trois ans de stage dans les divers services miniers et métallurgiques de l'Etat avant de pouvoir se présenter à l'examen de Berg-Assessor qui leur donne définitivement droit à un poste de l'État.