Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)
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NOTES SDR LES ÉCOLES D'iNGÉNIEURS
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POUR LES MINES ET LA MÉTALLURGIE
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En Autriche-Hongrie et en Belgique, il en est tout autrement. L'École est largement ouverte à l'entrée. Mais le triage, qui n'est pas fait à ce moment, s'effectue ensuite. A Selmeczbanya, les examens sont obligatoires et le passage d'une année à la suivante exige que l'on ait satisfait à ces épreuves sur toutes les matières. L'élève qui ne remplit pas cette condition peut d'ailleurs recommencer une fois seulement la même année d'études (*). A Pribram, il n'y a pas d'examens annuels, mais l'on n'a accès à la section technique, après deux années préparatoires, qu'à la condition de réussir à l'examen de passage, qui ne porte pas, il est vrai, sur toutes les matières, mais ne laisse facultatives qu'un petit nombre d'études accessoires. La plupart des élèves (,90 p. 100 environ) arrivent à passer cette épreuve, mais beaucoup n'y parviennent pas du
premier coup et sont ajournés. On nous a cité le cas d'élèves ayant passé six ans dans la section préparatoire. En Belgique, les examens sont annuels et obligatoires pour passer d'une année à une autre. Comme en Autriche, ils sont sévères et un nombre important d'élèves y sont ajournés. Ils doivent alors recommencer l'année. A défaut de succès la seconde année, ils sont éliminés (*). On verra par les chiffres ci-dessous que l'insuccès aux examens annuels est fréquent et que ce triage graduel est assez sévère. On arrive ainsi à n'avoir, au moins dans les années techniques, que des sujets capables de profiter réellement des études. C'est le correctif nécessaire, selon nous, du système de l'école ouverte, et le résultat final en est analogue à celui que l'on obtient dans les Écoles françaises. Le système de nos Écoles est, en somme, d'effectuer, par le concours d'entrée, le principal triage, puis de n'éliminer que peu à l'École même. Dans les Écoles belges, au contraire, on trie peu à l'entrée, mais on élimine beaucoup à l'École. Il n'y a pas très grande différence quant à la qualité des élèves des dernières années d'études, les plus importantes. Le système belge conduit certainement à choisir et éliminer* les élèves en meilleure connaissance de cause, et c'est là son avantage. Mais il encombre les premières années d'études de jeunes gens qui ne pourront aller jusqu'au bout et qu'il vaut mieux, pour eux-mêmes comme pour l'École, renvoyer de suite à d'autres occupations, et c'est là un inconvénient qui peut bien compenser l'avantage. Quoi qu'il en soit, on voit que l'École ouverte belge ou austro-hongroise ne ressemble pas à l'École ouverte allemande. Elle est ouverte au début, mais se ferme graduel-
(*; Il y a deux sessions d'examens par an. L'élève refusé à un examen sir une matière déterminée peut se présenter à la session suivante. Refusé une seconde fois, il doit recommencer l'année d'études entière. S'il échoue encore, il est exclu définitivement.
(*) Cette prescription, qui était encore en vigueur à Liège en 1902, parait avoir disparu à cette École d'après les programmes récents. Il n'en reste pas moins qu'après un ou deux redoublements d'années les élèves insuffisants s'éliminent d'eux-mêmes.
pliqués à leur tâche qu'elle est moins obligatoire et plus librement acceptée. Pour eux le système est excellent. Mais pour les élèves moyens, ceux dont la bonne volonté a besoin d'être soutenue et aidée, et qui en Allemagne comme ailleurs doivent être, après tout, le plus grand nombre, cette liberté excessive qui leur est accordée et l'ab sence de tout contrôle de leurs études ne tendent-elles pas à les laisser tomber dans la première catégorie plutôt qu'à les élever à la seconde, et à augmenter ainsi beaucoup le déchet ? Le rendement des énormes dépenses faites par l'État Prussien pour ces Écoles n'est-il pas réduit par là dans des proportions inconnues ailleurs? C'est bien ce qui semble avoir lieu, et l'on peut se demander si ce grave défaut ne compense pas et au delà les avantages réels que présente, pour les meilleurs élèves, le système de la liberté complète.