Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)
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CONDITION CONDITION DES
OUVRIERS DES MINES
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affleurements, qui ont donné lieu à quelques exploitations fructueuses, et qui ont conduit à la création d'une multitude d'affaires et à l'exploration d'un grand nombre de filons de richesse variée ; mais les découvertes réalisées en profondeur n'ont que rarement répondu aux espérances qu'avaient fait naître les constatations faites aux affleurements. Aussi l'industrie des mines dans ce district est-elle peu florissante : deux ou trois compagnies seulement font de réels bénéfices, quelques-unes extraient péniblement assez d'or pour rémunérer leurs dépenses, et beaucoup d'autres en sont encore à consacrer de grosses sommes à des travaux de recherches rarement couronnés de succès. Aussi les salaires des ouvriers mineurs dans ce district n'ont-ils pas suivi la même marche ascendante que suivaient ceux des ouvriers de l'autre district important où l'on exploite l'or en roche dans la Colonie, celui de Reefton (650 mineurs occupés en 1901 pour une production de 46.000 onces d'or). G'estdans ces conditions, qu'au début de l'année 1901, l'Union des ouvriers mineurs du district d'Hauraki a soulevé un différend : elle - réclamait pour ses membres les mêmes salaires que ceux qui venaient d'être fixés par la Cour dans le district de Reefton, en faisant valoir que le travail était le même dans les deux districts et que les dépenses des ouvriers de l'une et l'autre régions pour assurer leur existence étaient à peu près égales. Après échec de la tentative de conciliation faite par le Comité, qui proposait, à titre de recommandations, une échelle de salaires constituant à peu près une moyenne entre l'échelle pratiquée avant le différend (échelle dont les patrons demandaient le maintien) et l'échelle réclamée par les ouvriers, la question fut soumise à la Cour. Celle-ci ne crut pas pouvoir donner raison aux ouvriers ; elle se vit obligée, à la fois de leur refuser la diminution sollicitée pour les heures de
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travail d'une partie du personnel, et, d'autre part, de fixer un taux minimum de salaires, avec division du district en deux zones, qui était le taux minimum actuel, c'est-à-dire qui était, pour certaines mines, inférieur au taux alors pratiqué. J'annexe au présent travail le texte de cette sentence, ainsi que celui des explications que la Cour a cru devoir donner en la rendant. J'ajoute qu'il n'est nullement d'usage que la Cour fasse précéder ses décisions de semblables explications, qui rappellent les considérants d'un jugement, mais qui ne sont pas nécessaires pour motiver une sentence arbitrale ; elle paraît donc ne les avoir données que parce qu'elle tenait à se justifier de n'avoir, pour une fois, pas pu accorder satisfaction aux ouvriers. Les raisons qui sont invoquées dans ces explications semblent être des plus justes, et s'inspirer des véritables intérêts de l'industrie en question, c'est-à-dire autant des intérêts des ouvriers que des patrons. Il est d'ailleurs piquant de remarquer, qu'après avoir constaté la situation critique de l'industrie minière dans la région, et après avoir reconnu que toute charge nouvelle ne pourrait qu'aggraver cette situation en diminuant les chances de poursuite, et par suite de succès, des recherches actuellement entreprises, la Cour n'en a pas moins accordé à quelques catégories d'ouvriers de légères augmentations de salaires ou des diminutions de durée de travail; elle a, en même temps, apporté au travail du dimanche des ouvriers même consentants de nouvelles entraves qui ne peuvent qu'augmenter les frais généraux. Les ouvriers ne paraissent pas avoir su comprendre les raisons qui ont empêché la Cour d'aller plus loin dans la voie des concessions en leur faveur; ils ont immédiatement tenu des réunions de protestation contre la sentence, et le président de leur Union n'a pas hésité à aller demander aux ministres compétents la révocation du président de la