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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRAL ASIE

hill), d'avoir recours à des manœuvres dans ces conditions, ou bien simplement les habitudes locales ne l'admettent pas (*) ; cela a d'ailleurs l'inconvénient d'exclure une bonne division du travail, puisque cela amène tous les coparta.geants, qui sont généralement d'habiles mineurs, à abandonner de temps en temps le fleuret et la massette pour charger le minerai dans des bennes et le rouler, si l'entreprise comprend ces' travaux accessoires comme cela est le cas à Broken-hill, par exemple. Sans donner encore ici de chiffres au sujet des salaires que peuvent se faire les ouvriers qui participent aux entreprises, je puis affirmer qu'ils sont généralement très beaux ; mais ils ne le sont, naturellement, qu'autant qu'il s'agit de bons ouvriers, à la fois habiles dans leur métier et courageux au travail; c'est là une première raison qui peut expliquer l'aversion des Unions pour le système antiégalitaire des entreprises. Il paraîtrait d'ailleurs que les entrepreneurs sont souvent parmi les non-unionistes, ce qui semble montrer qu'en Australie, comme ailleurs, ce ne sont pas toujours les meilleurs travailleurs qui sont le plus prompts à s'affilier aux syndicats ; et cela fournit une deuxième explication de l'aversion des unionistes pour les entreprises, dont ils jalousent les titulaires sans être à même de les leur disputer. Les Unions critiquent d'ailleurs surtout ouvertement le système de l'entreprise de ce fait que les manœuvres qui travaillent pour les entrepreneurs seraient exploités; ils sont, disent-elles, peu rémunérés et étroitement contrôlés et surveillés par ceuxci, à côté desquels ils travaillent, si bien qu'ils sont astreints à une régularité et à une continuité d'efforts qui ne sont généralement pas celles que donnent des ouvriers a la j.ournée. Cette dernière observation est certainement très

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(*) Comme par exemple à Katgoorlie ; voir le contrat d'entreprise ci-

dessus cité.

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juste; quant à celle qui est relative aux salaires, elle l'est moins, car lorsqu'un tarif minimum de salaires a été fixé les entrepreneurs sont obligés de s'y conformer à l'égard des manœuvres qu'ils emploient à la journée, et souvent (à Waihi, par exemple) ils leur donnent systématiquement 1 sh. (1 fr. 25) de plus par jour, afin de/ s'assurer le concours des meilleurs ouvriers et de pouvoir en exiger un travail soutenu. Certaines Unions, comme celle de Broken-hill, sont d'ailleurs arrivées, comme je l'aidéjàdit T à faire supprimer complètement l'emploi des manœuvres à la journée par les entrepreneurs. Les patrons, au contraire, voient dans le système de l'entreprise le moyen d'assurer au travail des ouvriers un rendement meilleur que celui qui peut être obtenu par la surveillance, même la plus active, et par suite aussi le moyen, tout en leur faisant gagner de beaux salaires, d'abaisser les prix de revient en même temps que s'accroît la production journalière d'un même nombre de chantiers, ce qui diminue les frais généraux. Aussi non seulement défendent-ils énergiquement le principe des entreprises toutes les fois qu'il est mis en question devant les Cours d'arbitrage, mais encore cherchent-ils à multiplier le plus possible les cas où le travail a lieu de la sorte. C'est, je le rappelle, la règle générale pour l'abatage dans les mines métalliques, et cette règle a même été étendue au roulage dans nombre de cas : c'est ainsi, comme je l'ai déjà mentionné, qu'à Broken-hill (N. G. S.)la plus importante des Compagnies minières ne compte pas moins de 1.000 mineurs environ travaillant à l'entreprise sur 1.036 mineurs occupés au total dans les travaux souterrains, et il faut y ajouter encore un grand nombre d'entre les rouleurs et les remblayeurs. Aux mines d'or de Waihi (N. Z.), une partie du roulage est censée avoirlieu à l'entreprise, et il en est de même aux mines de cuivre de Cobar (N. G. S.), ainsi que dans une partie des