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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

diverses sociétés de secours mutuels (friendly societies) et, dans les houillères, pour l'appointement du « checkweigher », etc., cotisations dont le total peut atteindre et souvent même dépasser 1 sh. par semaine. Quoiqu'il en soit, les indications qui précèdent suffisent à montrer, je crois, qu'il n'est pas exagéré de dire qu'au moment de mon séjour en Australasie les piqueurs des grands bassins houillers de la Nouvelle-Zélande et de la NouvelleGalles du Sud recevaient de 12 à 15 francs net par jour, et que pour les mines métalliques des différentes Colonies,, et pour les mines d'or en particulier, les bons ouvriers mineurs gagnaient de 10 à 12 francs dans les régions facilement accessibles où la main-d'œuvre n'est pas rare, et de 12 à 15 francs, parfois même jusqu'à 20 francs, dans les districts plus reculés. § VII. —

ÉCHELLE MOBILE.

Il faut d'ailleurs rappeler que ces salaires ne sont à l'abri des fluctuations des cours que pour les mines d'or. Dans les houillères, ils varient avec le prix de vente du charbon, soit que cela se produise, comme en NouvelleZélande, par ce fait que la Cour d'arbitrage se base, pour fixer le taux minimum des salaires, sur l'état de l'industrie houillère au moment, soit que cela soit exactement réglé par une échelle mobile, ainsi que c'est le cas dans les districts houillers de la Nouvelle-Galles du Sud. Pour les mines de cuivre de Cobar (N. G. S.) comme pour les mines de plomb argentifère de Broken-hill (N. G. S.), il n'a pas été adopté jusqu'ici d'échelle mobile, mais les salaires n'en ont pas moins suivi quelque peu les variations des prix des métaux. Dans cette dernière localité, les baisses qui se produisent de temps en temps dans la valeur du plomb ont plusieurs fois motivé des abaissements de salaires ou des transformations du mode de rémuné-

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ration : c'est ainsi que, les cours étant fort bas lors de mon séjour, une partie des exploitations avaient dû proposer à leurs ouvriers d'abaisser de 10 p. 100 le taux général de salaires pour leur permettre de continuer à fonctionner; ceux-ci s'y étant refusés, plusieurs d'entre les mines étaient fermées, et ce n'étaient que les plus puissantes qui travaillaient, non d'ailleurs sans que les prix unitaires des travaux à l'entreprise se ressentissent de la faiblesse des cours. En présence de cette situation, les ouvriers venaient d'en appeler à la Cour d'arbitrage tout récemment créée en Nouvelle-Galles du Sud ; mais, comme je l'ai déjà dit, celle-ci, déjà assaillie de semblables demandes, leur avait fait connaître qu'elle ne pourrait vraisemblablement pas examiner la leur avant un an ou dix-huit mois ; une partie des ouvriers congédiés avaient donc dû quitter la région, tandis que d'autres attendaient le relèvement des cours et cherchaient à gagner leur vie en s'occupant à. d'autres travaux. Ce n'est donc, eu somme, que pour les houillères de la Nouvelle-Galles du Sud qu'existe réellement l'échelle mobile (sliding scale). Voici comment elle est réglée : les cours du charbon sont constatés par un prix parfaitement connu, dit « selling price » (prix de vente), qui représente le prix auquelle charbon criblé (best screened) est couramment offert sur le port d'embarquement (prix sur lequel les marchés importants réalisent toujours une certaine diminution), et c'est d'après ce prix que sont fixés tant le prix d'abatage par tonne (hewing rate) que les salaires à la journée. C'est ainsi qu'à Newcastle, au moment de mon séjour (mars 1902), le « selling price » était de 11 sh., soit 13 fr. 75 la tonne, et le « hewing rate » de 4 sh. 2 d. (5 fr. 20) (*) ; les salaires à la journée étaient, dans les (*) Ce prix, qui est le prix d'abatage normal, s'entend du «ros Criblé