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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

des dérogations en vue d'écarter tout danger menaçant la mine ou son exploitation, mais encore elle excepte de l'interdiction, d'une façon formelle et générale, les cas suivants : service des fours de fusion ou de grillage, — fonctionnement des usines de cyanuration, et emploi de procédés chimiques continus, — travaux de secours ou de protection, — préparation des fourneaux, machines et chaudières pour permettre de reprendre le travail à la fin du dimanche, — épuisements à faire dans le même but. Dans l'État de Victoria et dans les mines métalliques de la Nouvelle-Galles du Sud, le travail du dimanche au fond se trouve pratiquement interdit par les lois sur les mines, puisque, ainsi que je l'indiquais ci-dessus, elles défendent de faire travailler les ouvriers du fond plus de 48 heures par semaine; le travail du dimanche dans les usines de traitement de l'or, dont la cyanuration constitue presque toujours une partie importante, reste, au contraire, permis, et est en fait souvent pratiqué. Dans les houillères de la Nouvelle-Galles du Sud et dans toutes les mines du Queensland, aucune disposition législative n'interdit le travail du dimanche; mais il n'a pas plus lieu que dans les autres États. J'ai eu à signaler, en outre, pour la Nouvelle-Zélande la tendance à la multiplication des fêtes chômées ; en Australie cette tendance est un peu moins accusée, et c'est ainsi en particulier que les sentences d'arbitrage qui, au moment de mon séjour, commençaient à régler les conditions du travail dans les mines de la Nouvelle-Galles du Sud et de l'Australie Occidentale, n'en portaient nullement la trace comme cela est constant en Nouvelle-Zélande. Mais les Unions ne se privent pas de réclamer directement aux exploitants l'observation d'un certain nombre de fêtes ; c'est ce qu'on peut voir par l'exemple, que je cite ciaprès (IV e partie, chap. n, § II), de l'Union des ouvriers du bassin houiller de Newcastle (N. G. S.), dont les sta-

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tuts ne prévoient pas moins de 10 jours de fêtes chômées par an, en dehors des dimanches. Les ouvriers mineurs australiens apparaissent donc comme s'étant jusqu'ici, un peu mieux que leurs camarades néo-zélandais, contentés de la journée de 8 heures telle qu'elle a été fixée à la suite des grandes grèves de 1888-1890, c'est-à-dire d'une journée de 8 heures à 8 heures et demie de présence, et exceptionnellement de 9 heures ou même 9 heures et demie, avec rarement plus de 7 heures de travail effectif (8 heures pour les ouvriers auxiliaires des charbonnages). Ils n'ont, en particulier, pas obtenu d'une façon générale et constante que la durée des trajets aller et retour du jour au chantier fût comprise dans les 8 heures ; mais souvent la durée des repos y est comptée ; d'autre part, je n'ai pas eu à relever en Australie la réduction de la journée à 6 heures dans certains chantiers placés dans do mauvaises conditions. Par contre, je dois signaler pour quelques États (ce qui n'a plus lieu d'exister aujourd'hui en Nouvelle-Zélande, à Victoria ou en Australie Occidentale) la limitation légale à 8 heures de la journée de travail des enfants ou des ouvriers occupant certains postes spéciaux dans les mines. C'est ainsi par exemple que l'article 35 de la loi du 9 septembre 1902 sur la police des mines de houille de la Nouvelle-Galles du Sud limite la durée du travail des jeunes gens de moins de dix-huit ans à 9 heures pour les cinq premiers jours de la semaine et alternativement à 6 heures et 8 heures pour le samedi; il exige, en outre, pour eux 1 heure de repos (non comprise dans la durée ci-dessus) au cours de chaque poste, et 12 heures au moins de repos entre deux postes successifs. On voit ainsi, par les quelques indications qui préTome VIII, 1905.

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