Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)

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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

cèdent, que dans toute l'Australie les ouvriers mineurs ont bien obtenu d'une façon presque universelle la limitation effective de la journée de travail à 8 heures ; cela correspond, en fait, à une durée de travail réel rarement supérieure à 7 heures. En outre, la journée du samedi est écourtée,ce quifait tomber la moyenne du travail journalier an-dessous de 7 heures. En Nouvelle-Zélande, et dans la moitié des cas pour l'Australie, un pas de plus a été fait, qui a plus d'importance en principe qu'en fait : c'est la limitation légale de la journée à 8 heures pour l'ouvrier du fond, en y faisant rentrer, ici la durée des deux trajets depuis le jour jusqu'au chantier, et là la durée de l'un seulement de ces trajets, et tantôt en y comprenant, tantôt en en excluant celle de tous les repos pris au fond (*). Enfin, en Nouvelle-Zélande, les sentences arbitrales, allant sans cesse, à la demande des ouvriers, plus loin encore que la loi, leur assurent couramment un raccourcissement de 2 à 4 heures pour la journée du samedi, et réduisent en outre fréquemment à 6 heures la durée du poste pour les chantiers où le travail est particulièrement pénible. C'est dire, qu'à peine obtenu le résultat qui est encore dans nos régions le but que les revendications ouvrières déclarent poursuivre seul en la matière, à savoir la journée de 8 heures, les ouvriers néo-zélandais s'acheminent déjà vers des journées plus courtes encore, comme s'ils croyaient possible de réduire indéfiniment la somme de travail que l'homme est obligé de fournir pour assurer son existence ! (*) Je rappelle que la loi française du 29 juin 1905 limite successivement à 9 heures, S heures et demie, puis 8 heures (dans un délai de 4 ans), la durée de l'a journée de travail des seuls ouvriers occupés à Vabatage dans les houillères : cette durée comprend celle du trajet, mais non celle des temps perdus du fait de la longueur de la remonte et de la descente de tous les ouvriers d'un poste, ni celle des repos pris au fond.

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CHAPITRE III. LE RENDEMENT DE LA JOURNÉE DE TRAVAIL.

J'ai indiqué successivement combien estlargement rémunérée la journée de travail de l'ouvrier mineur en Australasie par rapport à la façon dont elle l'est en Europe, et comment, en outre, elle est relativement écourtée comme durée. Il me reste à montrer maintenant en quelques mots quel en est l'effet utile, et à rechercher si l'expérience des antipodes paraît prouver (comme l'ont souvent promis les partisans delà journée légale de 8 heures en Europe) qu'écourter dans ces limites la durée du travail de l'ouvrier, c'est augmenter son ardeur à la besogne, de telle sorte qu'il fournit tout autant d'effet utile, sinon plus, au cours d'une journée courte que durant une longue journée. § I.

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ÉLÉMENTS DE COMPARAISON.

Il est bien difficile de donner à ce sujet des chiffres topiques, surtout en matière de mines : le travail que doit fournir le mineur pour produire un même effet utile susceptible de mesure varie trop, en effet, avec les conditions naturelles et avec l'aménagement des gîtes pour qu'il ne soit pas bien malaisé d'avoir des éléments d'appréciation vraiment comparables entre eux ; on ne peut jamais se faire une idée de la question qu'en rapprochant des chiffres correspondant à des gisements qui se trouvent dans des conditions seulement analogues. En ce qui touche tout d'abord les manœuvres, dont les travaux sont extrêmement variés, je n'ai nulle part