Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)
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CONDITION
DES OUVRIERS DES
MINES
EN AUSTRALASIE:
viennent à les atteindre, et enfin comment sera réglé leur sort une fois que l'âge ne leur permettra plus de se livrer aux rudes travaux du mineur. Ce sont là des questions qui ont fait, au cours des dernières années, l'objet des préoccupations de tous les amis de la classe ouvrière en général, et qui ont reçu chez nous, tout particulièrement en matière de mines, des solutions, loin sans doute d'être encore parfaites, mais cependant telles qu'elles ont considérablement amélioré la situation de l'ouvrier mineur. Je me propose, dans les lignes qui vont suivre, défaire connaître comment l'Australasie, qui a pris une avance si marquée sur notre vieux monde en ce qui touche à l'élévation des salaires et à la diminution du travail à fournir,, a abordé de son côté, et partiellement résolu, ces différentes questions. § I. — HYGIÈNE.
En ce qui concerne tout d'abord l'hygiène des ouvriers mineurs, les mesures réglementaires sont bien peu nombreuses et de peu d'effet en Australasie, et, en dehors d'elles, il n'a jamais été pris soin d'une façon spéciale de la santé du personnel des mines. Nulle part les lois de police des mines n'imposent d'une façon générale, ou ne délèguent aux règlements le soin d'imposer, des mesures propres à assurer l'hygiène des ouvriers ; je n'y ai relevé que deux ordres de prescriptions se rapportant à ce sujet : celles qui sont relatives aux vestiaires et celles qui sont relatives aux latrines. Vestiaires. — Connaissant bien les progrès réalisés spontanément depuis quelques années dans bon nombre de nos exploitations houillères parla création de vestiaires et de lavabos pour les ouvriers, et n'ignorant pas que la question s'est souvent posée en France de rendre réglc-
GONDITION
DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
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mentaires de telles installations, je n'avais pas manqué d'être frappé, à la lecture de certaines des lois de police qui régissent l'industrie minérale en Australasie, d'y trouver des dispositions prescrivant la création de vestiaires à l'usage des ouvriers mineurs. Mais j'ai tout d'abord été surpris de constater que, si de telles dispositions figurent dans les lois de police des mines de celles d'entre les Colonies qui ont une loi unique pour l'ensemble des exploitations minérales (Queensland, Victoria, et Australie Occidentale), elles ne se retrouvent parfois, dans les Etats où la police des mines de houille fait l'objet de textes distincts de ceux qui régissent les mines métalliques, que dans ces derniers textes (Nouvelle-Galles du Sud par exemple) ; cela m'a paru d'autant plus surprenant que, précisément dans les houillères, et en particulier dans les importantes houillères de la NouvelleGalles du Sud, les ouvriers se salissent plus que dans aucune autre mine, et que, d'autre part, ils en sortent, en général, tout aussi mouillés du fait de la transpiration et des venues d'eau au chantier que les ouvriers des mines d'or. Je n'ai d'ailleurs pas tardé à avoir l'explication de cette anomalie : il existe bien, depuis d'assez longues années, des vestiaires, ou du moins des semblants de vestiaires, dans une bonne partie d'entre les mines d'or, la loi n'a donc fait là que sanctionner une ancienne habitude par une disposition qui, plus ou moins impérative en son texte, parait cependant parfois bien perdue de vue ; mais, s'il en est ainsi, c'est uniquement que, par crainte de laisser les ouvriers dissimuler dans leurs vêtements de travail les fragments particulièrement riches de minerai d'or qu'ils peuvent rencontrer sous leur pic, on les astreint souvent à changer de vêtements au sortir de la mine en présence d'un agent de l'exploitant. Tel est donc le but que l'on s'est proposé lorsqu'on a créé des vestiaires pour les ouvriers en Australasie, quoi