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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

— vente à terme de maisons ouvrières, — chauffage gratuit dans les bassins houillers, — assistance à l'ouvrier et à sa famille dans les différentes circonstances critiques de la vie, — hospitalisation, — éducation des enfants, — retraites d'âge ou d'invalidité, etc., j'ai déjà eu l'occasion d'indiquer, en traitant de la prévoyance sociale, combien ils sont rares en Australasie. Je n'ai eu à mentionner dans cet ordre d'idées qu'un petit nombre de cas isolés où les patrons donnent de leur plein gré quelques secours en cas d'accident, ou bien où ils assurent leurs ouvriers contre les accidents, non seulement pour le cas où ils en seraient eux-mêmes responsables, mais même pourles autres cas, de façon à leur valoir de toutes façons une indemnité lorsqu'ils viennent à être blessés. En dehors de cela les caisses de retraites patronales sont inconnues, comme aussi les écoles, hôpitaux et asiles, entretenus par les exploitants pour leurs ouvriers; et j'ai eu, en particulier, l'occasion de mentionner comment les hôpitaux des localités minières sont souvent subventionnés aux frais des ouvriers sans la moindre contribution patronale. En matière d'habitations ouvrières, c'est à peine si, dans deux ou trois centres miniers, il a été fait quelque chose, et généralement bien peu de chose. Complètement inconnues sont, même dans l'important bassin houiller de Newcastle, les installations du genre des corons de nos exploitations houillères du Nord et du Pas-de-Calais ; et nulle part, malgré le soin que j'ai mis à m'en informer, je n'ai eu connaissance d'efforts faits soit par les exploitants eux-mêmes, soit par des groupements quelconques, pour mettre à la disposition des mineurs des habitations saines et à bon marché et, éventuellement, pour leur permettre d'en devenir peu à peu propriétaires. Il semblerait cependant que, dans des régions comme la plupart des régions minières des différentes Colonies, où les exploitations se sont créées en pleine solitude, il

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eût été tout naturel que les Compagnies minières, en même temps qu'elles développaient leurs centres d'extraction et qu'elles construisaient des usines de traitement, aient pourvu au logement des ouvriers qu'elles attiraient. Il n'en a rien été, et partout, pour ainsi dire, ceux-ci ont dû se résoudre à loger d'abord sous la tente ou dans des baraques en tôle ondulée, en attendant que l'initiative privée ait érigé des constructions plus ou moins durables. Cela tient sans doute pour une part à la modicité relative des capitaux avec lesquels ont été entreprises les différentes exploitations, mais cela tient aussi beaucoup à une tendance d'esprit générale des patrons, que j'ai déjà signalée, de ne rien faire pour les ouvriers de plus que ce qui est strictement indispensable, et cela même alors que les entreprises sont devenues puissamment riches et singulièrement florissantes. C'est donc à peine si, après avoir visité un grand nombre de centres miniers, j'ai à citer, dans cet ordre d'idées, la création, auprès de quelques mines dont les puits sont écartés de toute agglomération, comme à Reefton (N. Z.),de dortoirs gratuits à l'usage des ouvriers, ou l'existence ici ou là de quelques maisons ouvrières (mines d'East-Greta dans le bassin houiller de Newcastle, mines d'or de Lucknow également en Nouvelle-Galles du Sud) louées aux ouvriers moyennant un lover de quelque 4 ou 6 sh. (5 à 7 fr. 50) par semaine (*), soit 250 à 400 francs par an; enfin, j'ai encore à mentionner que les mines de Mount-Morgan (Queensland) encouragent ceux de leurs ouvriers qui veulent se bâtir une maison au voisinage de la mine en leur faisant les avances de fonds nécessaires. Une observation du même genre s'impose en ce qui concerne le chauffage des ouvriers dans les bassins (*) C'est là une dépense de loyer à peu près normale en Australasie, où l'on estime que le loyer hebdomadaire d'un ouvrier représente en moyenne le salaire d'une journée de travail.