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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

houillers, bien qu'il exige des quantités de charbon beaucoup moindres que sous nos climats : alors que chez nous il est d'usage constant qu'une allocation gratuite de charbon soit accordée aux ouvriers des houillères, ce n'est que dans l'important bassin de Newcastle qu'il •en est de même; ailleurs les ouvriers, soit n'ont aucun avantage semblable, soit jouissent seulement d'un prix •de faveur pour l'achat à la mine du charbon qui leur est nécessaire. L'ouvrier mineur dispose donc normalement des salaires élevés dont j'ai fait mention, mais de rien de plus; en cas de chômage par suite d'accident ou de maladie, il reçoit des allocations ou des secours qui, s'ils n'atteignent pas, le plus souvent du moins, le taux des salaires normaux, sont néanmoins largement calculés. Par contre, dans les ménages de mineurs, la femme ne travaille que bien rarement (tout travail à la mine lui est presque partout interdit par la loi) pour apporter de son côté un appoint aux ressources du ménage, et l'on ne peut que se réjouir de voir la mère de famille avoir la possibilité de rester à son foyer au lieu d'être obligée, ainsi que cela est trop fréquent chez nous, de le déserter pour quelque atelier. De même l'emploi des filles comme trieuses de charbon ou de minerai est inconnu, et les garçons ne paraissent, en fait, apporter de leur côté quelque ressource au foyer paternel que moins souvent et de moins bonne heure qu'en France. Quoi qu'il en soit, le chapitre recettes du budget de l'ouvrier mineur de l'Australasie doit être considéré comme variant entre une fois et demie et deux fois et demie ce qu'il est pour son camarade français, c'est-à-dire comme étant grossièrement, en moyenne, le double.

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§ II. —

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DÉPENSES.

Mais ce serait faire là une constatation sans aucun intérêt pratique, si l'on ne donnait en regard quelques indications au sujet du chapitre dépenses de ce même budget. Nourriture. — En ce qui touche tout d'abord à la nourriture, on constate que les objets de première nécessité, et surtout la viande, sont notablement moins chers en Australasie qu'en France. C'est ce que montrent par exemple les chiffres ci-dessous, extraits de Y Annuaire officiel de la Nouvelle-Zélande pour 1901 (New Zealand officiai Yearbook) : suivant cette publication, les prix moyens, dans la Colonie, des quelques denrées le plus fréquemment consommées auraient été les suivants en 1900 : ih. d. » 1

fr. soit 0,125 la livre (de 430 gr.)

fi —

Viande de bœuf . .

» 4 1

0,425

—

Viande de mouLon

» 3 1/2 —

0,35

—

»> 2 3/4 —

0,2;5

—

1

2,15

—

Thé Beurre frais ....

9

»

—

» b 1/2 -

» 10

—

0,60

—

,. 3

0,30 le quart (soit 1 lit. 1

—

1

Si, dans les autres Colonies, les prix de ces denrées sont parfois un peu plus élevés, tout particulièrement dans les centres miniers reculés, du moins les chiffres ci-dessus donnent-ils une idée de ce qu'ils peuvent être, et montrent-ils qu'ils sont nettement inférieurs dans l'ensemble à ce qu'ils sont en France pour des ouvriers dont les salaires sont moitié moindres (*). (*) La Compagnie des mines d'Anzin, réunissant récemment, dans sa réponse écrite à la Commission des mines de la Chambre des députés