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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

Aussi, — sauf lorsqu'il travaille dans les mines les plus isolées au milieu du désert, — l'ouvrier célibataire peut-il avoir partout un bon repas moyennant 6 d., soit 0 fr. 625; et, alors que son gain moyen par semaine est de 2 à 3 £ au minimum (50 à 75 fr.), trouve-t-il une bonne pension , avec logement, nourriture, blanchissage, etc. , moyennant 16 à 20 sh. (20 à 25 fr.) par semaine. La conséquence immédiate et fort heureuse du bas prix des denrées alimentaires courantes est qu'on ne meurt pas de faim en Australasie, et que l'ouvrier qui a du travail (l'ouvrier mineur tout particulièrement) peut toujours aisément gagner le pain de ses enfants, quelque nombreuse que soit sa famille, et elle comprend souvent 8 ou 10 membres. Cela ne veut d'ailleurs pas dire qu'en pratique la nourriture de l'ouvrier australasien lui coûte beaucoup moins cher qu'elle ne coûte à l'ouvrier européen, car ses besoins croissent avec la facilité qu'il a de les satisfaire. C'est ainsi que, suivant M. Métin (*), l'Australasien ne consomme pas moins de 264 livres anglaises (120 kilogrammes) de viande par an, tandis que l'Anglais se contente de 109 livres et le Français de 77. D'autre part, malgré ses hauts salaires, l'ouvrier australasien consacrerait 34,4 p. 100 de son salaire aux dépenses de nourriture, tandis que l'ouvrier (Procès-verbaux de la Commission, t. I", pp. 124 et 125), des données statistiques fort intéressantes sur la situation matérielle des ouvriers, montrait qu'avec des salaires moyens annuels de 1.564 francs (pour l'ensemble du personnel) et de 1.735 francs (pour les piqueurs des tailles) ses ouvriers payaient : fr. Le pain 0,15 la livre 0,90 Le sucre 0,65 0,70 Le fromage 0,90 0,20 le litre (*) Albert Métin, Législation ouvrière et sociale en Australie et Nouvelle-Zélande, p. 181. .

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français en consacrerait 44 p. 100, ce qui représente une somme totale notablement moindre dans le deuxième cas que dans le premier. J'ajoute d'ailleurs que cette différence ne tient pas à ce que le nombre des bouches à nourrir par famille serait dans l'ensemble notablement plus considérable en Australasie qu'en France, puisque le taux de la natalité y baisse d'année en année et oscille aujourd'hui entre 25 et 27 p. 1.000 habitants, c'est-à-dire qu'il est à peine plus élevé que chez nous, où il se tient entre 22 et 23. La nourriture mise à part, toutes autres choses nécessaires à la vie sont plus coûteuses -en Australasie qu'en Europe. Logement. — C'est d'abord le logement : la moindre maisonnette coûte en effet assez cher à construire, et l'intérêt que l'on est habitué à demander au capital est beaucoup plus élevé que chez nous. Il faut donc compter qu'un ouvrier mineur dépense par semaine pour son logement à peu près le montant d'une journée de salaire, soit 8 à 12 ou 15 francs, ce qui représente près du cinquième de son budget. D'autre part, ainsi que je l'ai mentionné ci-dessus, les logements à bon marché, et en particulier les maisons ouvrières construites par les exploitants pour assurer à leur personnel au voisinage de la mine une habitation salubre et peu coûteuse, sont à peu près complètement inconnus en Australasie ; et, là où il en existe quelques-uns, ce sont des loyers de 5 francs à 7 fr. 50 par semaine qui sont exigés des ouvriers, alors que chez nous c'est quelques francs par mois (*). C'est dire que, sitôt que l'ouvrier père de famille veut assurer aux siens un (*) La Compagnie des mines d'Anzin loue ses maisons ouvrières moyennant un loyer mensuel moyen qui a varié dans les six dernières années de 5 fr. 62 à 6 fr. 11 (loc. cil., p. 123), et la Compagnie des mines de Lens les loue moyennant 4 à 6 fr. 50 par mois (ibid., p. 265).