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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

CONCLUSION.

Comme on peut en juger par. l'exposé qui précède, l'amélioration des conditions du travail des mineurs de l'Australasie a été poursuivie par eux avec une singulière ténacité et une rare persévérance depuis un demi-siècle, c'est-à-dire depuisle début même de l'industrie minière dans ces régions éloignées. Si les moyens d'action auxquels ils ont successivement eu recours pour triompher des résistances patronales, ainsi que les modes de procédure grâce auxquels ont été réalisées les satisfactions qu'ils réclamaient, ont varié avec le temps, leurs efforts n'en ont pas moins eu une remarquable continuité qui peut se mesurer à l'importance des résultats acquis. Les mineurs n'ont d'ailleurs pas été isolés au milieu du monde ouvrier dans ces efforts, — bien au contraire. Tout d'abord ils ont essayé, non sans succès durant de longues années, de l'action directe des organisations ouvrières auprès des patrons, en l'appuyant d'ailleurs au besoin par la grève ; et c'est dès les débuts du développement de l'exploitation de l'or dans la Colonie de Victoria, en 1856, que cette action se manifesta pour la première fois avec ampleur et remporta son premier succès retentissant, au cours des grèves et des troubles qui ont abouti à l'adoption dans cette Colonie de la journée de 8 heures, non seulement pour le travail des mines, mais encore pour une série d'autres industries ou métiers. Plus tard les organisations ouvrières se sont tournées vers le pouvoir législatif,' d'abord d'une façon exceptionnelle et quelque peu timide, ce qui ne les a pas empêchées par exemple de faire sanctionner par une loi dès 18831a journée de 8 heures dans cette même Colonie de Victoria, puis ensuite d'une façon générale, et avec un singulier succès,

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à partir de 1890, époque de l'échec de la grande grève maritime. Enfin le « labour party » a obtenu que la loi donne d'un seul coup aux ouvriers le droit de faire entendre, — et bien souvent admettre, — leurs revendications de tous ordres, auxquelles les lois spéciales n'avaient accordé jusque-là que peu à peu et lentement des satisfactions partielles. C'est là l'effet de l'arbitrage obligatoire qui a été institué en 1894, c'est-à-dire il y a plus de dix ans maintenant, en Nouvelle-Zélande, et qui s'est étendu déjà à l'Australie Occidentale et à la Nouvelle-Galles du Sud, puis enfin aux différends qui intéressent l'ensemble du Commonvvealth australien, en attendant qu'il soit en outre adopté par les autres Colonies individuellement. Les ouvriers mineurs n'ont pas été les derniers, j'ai eu l'occasion de le faire ressortir bien des fois, à user de la nouvelle arme qui leur était ainsi donnée, et les avantages qu'ils en ont déjà retirés sont considérables. Telles sont les trois sources qui ont concouru, chacune en son temps, et d'une manière différente, mais également efficace, à l'obtention des améliorations, considérables en apparence tout au moins, qui ont été apportées à la situation des ouvriers mineurs. Toutes trois successivement leur ont servi à obtenir le raccourcissement des heures de travail : depuis longtemps déjà la durée du labeur effectif demandé aux mineurs de l'Australasie ne dépasse pas 8 heures par jour, soit que l'extraction ait lieu à trois postes comme dans les mines métalliques, soit exceptionnellement qu'elle comporte deux postes par 24 heures, soit enfin qu'il n'y ait qu'un seul poste pour les opérations principales de l'exploitation, ce qui est la règle générale dans les' houillères. Dans ce dernier cas, la durée de la présence de l'ouvrier à la mine a, pendant longtemps, été notablement supérieure