Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)
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CONDITION DES
OUVRIERS DES MINES
EN AUSTRALASIE:
Les demandes présentées par l'Union, et actuellement soumises à la Cour en vertu de la loi de 1900 sur la conciliation et l'arbitrage dans l'industrie, intéressent toutes les Compagnies minières et tous les propriétaires de mines qui, soit maintenant, soit par la suite pendant la durée d'application de la sentence, exploitent ou exploiteront l'or ou l'argent dans le district industriel d'Auckland; elles englobent en particulier les régions minières généralement connues sous les noms de Waihi, Waitekauri, Karangahake, Thames, Coromandel, et l'ile de la Grande-Barrière. Ces demandes se ramènent pratiquement à trois questions principales : 1 . — Les heures de travail ; 2. — Le taux minimum des salaires ; 3. — Les entreprises. Accessoirement la Cour avait aussi à régler le nombre des jeunes ouvriers qui pourraient être employés dans les mines et. dans les usines de broyage, et à examiner la question de l'emploi des membres de l'Union de préférence aux autres ouvriers. HEURES DE TRAVAIL.
Les heures de travail généralement adoptées aujourd'hui pour les ouvriers du fond sont, dans l'ensemble, celles qui sont réclamées par l'Union, et la principale question, du moins eiv ce qui concerne les mines proprement dites, était la demande de l'Union tendant à ce que les ouvriers du jour soient traités demême que les ouvriers du fond, et n'aient à fournir que 4 6 heures de travail par semaine en y comptant le temps du repas, au lieu de la durée actuelle, soit 8 heures par jour repas non compris. La durée habituelle du travail pour un manœuvre dans ce district industriel, lorsqu'il est payé à la journée, est de 8 heures; aussi l'Union n'a-t-elle pas pu nous convaincre que la Cour serait fondée à réduire le travail des manœuvres ordinaires du jour, de 48 heures par semaine, à une durée qui équivaudrait pratiquement à 43 ou 44 heures seulement. L'ouvrier du jour employé aux abords d'une mine n'est, à notre avis, en ce qui touche aux points essentiels, nullement dans des conditions différents de celles des ouvriers ordinaires occupés aux terrassements ou aux travaux de la terre ; et nous n'avons pas cru pouvoir admettre cette prétention que, la durée de travail des ouvriers du fond étant actuellement moindre que celle des
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ouvriers du jour, les uns et les autres devraient nécessairement être placés sur le même pied. Les mineurs du fond travaillent dans des conditions différentes des ouvriers du jour, et la coutume, qui s'est établie dans cette région minière, de limiter la durée de travail des ouvriers du fond et de ceux qui occupent à la surface les fonctions les plus essentielles à la bonne marche de la mine à 46 ou 47 heures, y compris la durée du repas, est fondée sur des raisons qui ne s'appliquent pas du tout aux simples manœuvres du jour. Aussi estimons-nous que les ouvriers de la surface doivent travailler 8 heures pleines par jour. 'Nous n'estimons pas non plus qu'aucune modification doiveêtre apportée dans l'organisation habituelle des postes de 8 heures actuellement adoptée dans les usines de broyage. Dans les usines où le broyage a lieu à sec, nous pensons que c'est par une augmentation des salaires qu'il doit être tenu compte des conditions spéciales du travail, et c'est ce que fait la sentence;: mais il est essentiel pour le bon fonctionnement des usines de broyage en pleine marche, spécialement lorsqu'on a recours à la cyanuration, que les opérations ne soient arrêtées que le moins longtemps possible. Le législateur a, par la loi de 1897, destinée à limiter le travail! du dimanche dans les mines, décidé que le travail serait interrompu depuis le samedi à minuit jusqu'au dimanche à minuit ; et, comme les ouvriers ne doivent pas, sauf au cas où il est nécessaire qu'ils fassent des heures supplémentaires, travailler plus de 8 heures par 24 heures, le travail est organisé par postes de 8. heures; nous n'avons pas cru devoir désorganiser le fonctionnement des usines de broyage en exigeant que ces usines soient pratiquement fermées à partir du samedi à 8 heures du soir. Nous avons limité la durée du travail dans les puits humides, dans les chantiers humides, ainsi que dans les chantiers chauds et mal aérés des mines, à un poste de 6 heures, parce que nous considérons que 6 heures de travail dans ces chantiers spéciaux sont pleinement équivalentes à 8 heures de travail dans les autres parties de la mine. TAUX
DES
SALAIRES.
Ainsi que l'indique le tableau annexé à la sentence, les salaires minima ont été fixés, sous réserve de quelques rares exceptions, aux taux qui, en fait, sont actuellement admis comme taux