Annales des Mines (1905, série 10, volume 8)
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NOUVELLE
MÉTHODE
D'EXPLOITATION DES
à l'avance; la manutention du schiste abattu (pièces ou bassicotées) et la mise en place du remblai (qui arrive par un petit puits spécial dans un angle do la chambre descendante) en sont également rendues plus aisées. Mais, ceci reconnu, il n'en demeure pas moins évident que la limitation, parfaitement justifiée d'ailleurs, de la somme des surfaces des deux chambres contiguës à un maximum de 2.000 mètres carrés enlève à la méthode mixte sa raison d'être même, étant donné qu'il serait loisible à l'exploitant d'ouvrir de suite la chambre descendante sur cette surface de 2.000 mètres carrés, soit pour se borner à une exploitation en descendant sous voûte, soit pour créer ultérieurement (suivant la variante plus générale que nous examinerons tout à l'heure) une exploitation montante non immédiatement contiguë à la chambre descendante. On peut alléguer toutefois, à l'avantage de la méthode mixte, que, dans le cas d'une veine inclinée comme la veine extrême sud des Fresnais, l'approfondissement d'une chambre descendante de 2.000 mètres carrés de voûte et surtout de 40 mètres de longueur en fil de pierre ne pourrait certainement pas se poursuivre sur 100 mètres de hauteur, sans nécessiter une diminution progressive de la largeur entre parois. La solution des Fresnais, avec chambre descendante de section réduite et à forme ogivale se terminant en pointe contre la paroi en surplomb, pouvait seule permettre d'atteindre une profondeur de 100 mètres, sous voûte en conservant toute la largeur de la veine pour une exploitation montante, immédiatement contiguë. Au point de vue de la sécurité, la méthode mixte, envisagée d'une façon générale et indépendamment des conditions de gisement des Fresnais, apparaît comme très critiquable : on a dit justement qu'elle réunissait, pendant toute la durée de l'exploitation montante, les inconvénients et les dangers propres aux deux méthodes. Elle
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laisse en effet subsister, jusqu'à la fin de cette exploitation, le danger des « hautes parois », qui a été la plus importante cause des grandes catastrophes, et qui constitue, en dernière analyse, le vice rédhibitoire des exploitations en descendant. Ce danger des hautes parois, peu à peu atténué par le remblayage progressif de l'ancienne chambre descendante, se trouve par contre singulièrement aggravé par deux circonstances inhérentes à la méthode mixte : D'une part, l'ébranlement provoqué dans le rocher par l'exploitation montante immédiatement contiguë à la chambre descendante. De l'autre, la poussée au vide résultant du colossal porte-à-faux du chef entaillé à sa base. Nous devons reconnaître que les divers accidents mortels survenus au 12 bis et au 18 bis des Fresnais ne sont pas spécialement imputables à la méthode mixte; mais, si le porte-à-faux de la « devanture », (pour employer le terme usité par les carriers) n'a pas donné lieu aux catastrophes que l'on était en droit de craindre, cela tient à ce que les chutes, d'ailleurs considérables, qui se sont produites dans cette devanture ont heureusement pu être prévues à l'avance, grâce à la surveillance exceptionnelle exercée par les exploitants. On a même dû, dans certains cas, pour éviter des accidents, provoquer artificiellement ces chutes, et c'est ainsi qu'en juillet 1903 on a fait tomber une masse d'environ 300 mètres cubes du pendentif de la chambre 18 bis. La tombée n'a pas eu lieu immédiatement après le tirage de la bordée de mines; elle a été constatée le surlendemain matin, lors de la reprise du travail après un chômage de deux jours. Il est incontestable qu'une méthode d'exploitation qui comporte la menace permanente dé semblables éventualités n'offre pas des garanties suffisantes à la sûreté des personnes et des choses, et ne peut, à proprement
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