Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)

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NOTE SDR L'INDUSTRIE FRANÇAISE

DES SCHISTES BITUMINEUX

excès tend à gagner les zones supérieures et à brûler les hydrocarbures des charges nouvellement introduites ; il en résulte une baisse du rendement et la détérioration des parois métalliques, incapables de résister à une chaleur excessive. Le défaut inverse ralentit la distillation, en réduisant la température à la base de la cornue ; une partie du carbone échappe en effet à l'oxydation et la quantité des gaz combustibles s'en trouve diminuée d'autant. Un excès de vapeur d'eau provoque de même le refroidissement de la partie réfractaire; l'air, ne pouvant plus exercer son action en raison de l'insuffisance de la température^ s'élève dans les zones supérieures, où il produit les effets indiqués en premier lieu. Si le débit de vapeur est enfin trop faible, la chaleur augmente peu à peu à la base de la cornue et finit par amener la décomposition des sels ammoniacaux et l'agglomération des schistes(*). Le régime de la combustion a subi des modifications importantes. L'addition d'air a pour première conséquence d'augmenter la proportion des gaz combustibles renvoyés dans les carneaux ; le carbone du schiste donne lieu, en effet, à la formation d'oxyde de carbone, seul stable aux très hautes températures ; ce gaz se retrouve en totalité dans les produits, non condensés, de la distillation. Le volume des gaz recueillis est très supérieur à la quantité strictement nécessaire au service de la batterie; on dispose ainsi d'un excédent disponible pour le chauffage des chaudières ou pour tout autre usage (**). Les tempéra-

tures se répartissent de même d'une façon très différente d'un système à l'autre. Dans le premier type écossais, le carneau inférieur est le siège de la température la plus élevée (1.100 degrés) ; la température décroît ensuite progressivement, et atteint 1.000 degrés dans le carneau du milieu, 7 à 800 degrés à la base de la partie en fonte. L'air nécessaire à la combustion pénètre exclusivement au niveau du carneau inférieur, et toute rentrée d'air additionnelle, à mi-hauteur du massif, doit être évitée avec soin : l'élévation de température qui pourrait en résulter serait susceptible de provoquer l'agglomération du schiste au point correspondant de la cornue. Les conditions sont toutes différentes dans le type écossais modifié. Le carneau inférieur ne correspond plus au maximum de température ; l'oxydation du carbone du schiste suffit en effet, dans cette zone, à entretenir la chaleur nécessaire. La température doit au contraire se relever dans les niveaux supérieurs, moins directement influencés par les phénomènes de combustion qui s'opèrent à l'intérieur de la cornue ; aussi l'arrivée d'air, au lieu de s'effectuer exclusivement par le carneau inférieur, a-t-elle lieu sur toute la hauteur de la partie réfractaire. Pour la même raison, les valeurs absolues des températures restent inférieures à celles des carneaux de l'ancienne cornue écossaise; les températures indiquées comme les plus convenables sont de 790 à 815 degrés dans les carneaux inférieurs, de 900 degrés dans les deux carneaux suivants, de 760 à 790 degrés dans le quatrième, situé à la base de la partie en fonte, de 560 à 680 degrés autour de cette dernière, et enfin de 315 k 430 degrés autour de la trémie d'évacuation des produits distillés. Le réglage, comme on le voit, est assez délicat ; mais la remarquable constance des produits traités se prête à une détermination simple des conditions de marche les

(*) Le schiste, débarrassé de ses hydrocarbures, est susceptible de se ramollir sous l'action d'une température trop élevée ; sa composition chimique (silicate complexe d'alumine et de chaux) se prête en effet à la production d'un véritable laitier. Les matières s'agglomèrent en formant des voûtes très gênantes, à mi-hauteur de la partie réfractaire. (**) On a pu, à t'usine de Ravelon de la Société lyonnaise, remplacer par deux cornues de distillation deux des gazogènes de l'ancienne batterie ; celle-ci est chauffée aujourd'hui tout entière par les gaz de la. nouvelle, et l'on dispose encore d'un excédent de gaz, utilisé aux chaudières.