Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)
Page : Image 35
Révision de 8 nov. 2014 07:52:56, edited by Anonymes
6i-
NOTE SUR L'iNDDSTRIE FRANÇAISE
Ces proportions correspondent, d'après les cours actuels, à une valeur de 10 fr. 80. Si nous tenons compte enfin del'influence du rendement et de la possibilité de recueillir le sulfate d'ammoniaque, nous arrivons aux résultats suivants, seuls intéressants à considérer pour établir le bénéfice des transformations : VA LEUR
DES
PRODUITS
SUIVANT
LES
EXTRAITS
DIVERSES
D'UN
METRE
FORMULES
DE
CUBE
65
DES SCHISTES BITUMINEUX
DE
SCHISTE
TRAITEMENT.
1° Schiste français, distillé et épuré dans les appareils français 2° Schiste français, distillé et épuré dans les appareils écossais 3° Schiste français, distillé en cornues écossaises et épuré partie en chaudières, partie en « blackpot » 4° Schiste écossais, distillé et épuré dans les appareils écossais
6 fr. 75 9 fr. 75
10 fr. 40 19 fr. 75
L'application de la formule écossaise permet ainsi de majorer de 3 fr. 50 environ la valeur totale des produits extraits du schiste. Sans vouloir attribuer aux chiffres précédents un caractère trop absolu, incompatible d'ailleurs avec la multiplicité des opérations envisagées, le bénéfice de la transformation apparaît déjà d'une manière assez nette. Il conviendrait sans doute de préciser ces renseignements par l'examen comparé des prix de revient dans les différentes méthodes. Cette étude exigerait le dépouillement d'une comptabilité assez complexe et d'un caractère absolument privé; nous ne pouvons donc aborder cette partie de la question. . Nous nous bornerons à l'observation suivante : On peut , d'une manière assez approximative, évaluer à 1 franc par mètre cube de schiste le supplément des frais de traitement, dans la nouvelle méthode. Cette augmentation correspond, d'une part, au combustible employé à la distillation (nous faisons abstraction des cornues écossaises du
type le plus récent), et, d'autre part, aux frais de production du sulfate d'ammoniaque et de la paraffine. La transformation se solde, en définitive, par une augmentation de recettes de 2 fr. 5'J par mètre cube de schiste concassé. Le résultat est très appréciable, et les producteurs français, largement rémunérés de leurs efforts, ne peuvent regretter de s'être engagés dans la voie où les attiraient l'exemple de l'Ecosse et les subventions du Parlement . Il faut cependant reconnaître -que l'on est resté bien en arrière du but espéré. Il s'agissait, en effet, de compenser une réduction des droits protecteurs de 9 francs par 100 kilogrammes d'huile brute, soit 8 francs par hectolitre. Le rendement étant à cette époque de 6 p. 100, il importait de relever les bénéfices de 4 fr. 80 par mètre cube de schiste. Or la comparaison des conditions de fabrication et de vente, en 1892 et 1904, montre aisément que ce résultat est loin d'avoir été atteint. La majoration de 2 fr. 50 que nous venons de mettre en évidence correspond à deux usines, fonctionnant chacune suivant l'un des deux procédés français et écossais, mais soumises toutes deux aux conditions actuelles de salaires et de charges sociales. Ces deux éléments ont considérablement augmenté dans ces douze dernières années. Le prix de revient de l'extraction s'est élevé à lui seul de plus de 1 franc par tonne, dans la généralité des entreprises. Aux chiffres relevés par M. Chesneau en 1892, pour l'ensemble de la fabrication, on peut opposer aujourd'hui des chiffres supérieurs de près de 2 francs, obtenus par les mêmes usines fonctionnant suivant les anciens procédés. La valeur donnée plus haut des produits extraits du schiste (6 fr. 75 dans le cas des anciennes méthodes françaises) a de même été établie en partant des cours de 1905; l'application des prix de 1892 conduirait, au contraire, dans les mêmes conditions de rendement et de fabrication, à un total de 8 fr. 50. Tome IX, 1906.
5