Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)
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ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
incandescent, soit de traiter ce combustible, après extinction, par l'acide chlorhydrique étendu. D'autres formules consistant à mélanger intimement diverses matières, telles que de la chaux, du carbonate de soude ou de l'oxyde de manganèse, avec la houille avant de lui faire subir la carbonisation, avaient pour objet non pas de provoquer le dégagement du soufre à l'état de composé gazeux, mais bien de faciliter son élimination, au cours du traitement au haut fourneau, par dissolution dans le laitier. Nous avons indiqué plus haut que, d'après des essais de laboratoire, le dégagement d'acide sulfureux est insignifiant au cours de l'action de l'acide chlorhydrique sur le coke ; cette formule d'épuration n'a pas mieux réussi en grand (Alfr. Philippart, Rev. itniv., V série, t. XXVIII, p. 279). Les procédés de désuifuration fondés sur l'action soit de la vapeur d'eau, soit de l'air, sur le coke chauffé au rouge, devaient l'un et l'autre donner lieu à une combustion partielle du carbone. M. Alfr. Philippart (loc. cit., p. 277) a cependant cru établir que cet inconvénient ne se manifestait pas avec la vapeur d'eau; des expériences postérieures ont établi l'inexactitude de cette assertion. L'élimination du soufre ainsi obtenue était fort variable ; dans trois expériences faites par M. Philippart, elle avait été de 42 p. 100, 31 p. 100 et 22 p. 100 de la teneur initiale . Le même expérimentateur avait, d'autre part, obtenu des éliminations de 50 p. 100, 37,5 p. 100 et 7,5 p. 100 du soufre total en grillant du coke finement pulvérisé à une température inférieure au rouge sombre, sans combustion appréciable du carbone, affirmait-il. Mais il faut remarquer que les teneurs initiales en soufre atteignaient, dans les trois cas ci-dessus, les chiffres de 4,87 p. 100, 1,975 p. 100 et 0,60 p. 100 : les taux élevés d'élimination n'ont donc été obtenus qu'avec des teneurs en soufre nota-
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hlement supérieures à la moyenne et dans des conditions d'expérimentation s'écartant beaucoup de celles de la pratique. Si l'on faisait passer de l'air à travers une masse importante de coke chauffée à 400°, la température de cette masse s'élèverait assez rapidement pour aboutir bien vite à une incinération complète. Il aurait été plus facile de régler la désulfuration sous l'action de la vapeur d'eau, l'action de ce corps sur le carbone étant un phénomène endothermique, mais l'application de la formule aurait présenté de telles difficultés pratiques qu'on ne l'a jamais expérimentée en grand. Au laboratoire, elle a été étudiée récemment par MM. Wiist et Wolff, entre les températures de 500" et de 1.000° \J. of the Iron and Steel Inst., 1905, (I), p. 411 J. Les résultats constatés ont été les suivants au cours du' traitement d'un coke tenant 1,406 p. 100 de soufre : Tempérât are
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Perte sur le poids initial du coke p. 1U0
Élimination relitive du soufre à l'état d'hvdrogène sulfuré p. iOO
K00°
2,14
12,84
600°
2,94
13,27
800°
16,72
36,83
900°
70,88
31,52
.000°
89,98
54,84
La détermination du soufre éliminé à l'état d'hydrogène sulfuré a été effectuée directement, au moyen d'une solution d'acétate de cadmium. MM. Wiist et Wolff font allusion à la possibilité d'une élimination du soufre à l'état 2 3 de SO ou même de SO , mais ils n'attachent pas beaucoup d'importance à cette hypothèse, car ils ajoutent que, dans les conditions de leurs expériences, le soufre a plus de tendance à former de l'hydrogène sulfuré qu'à se combiner avec l'oxygène. Leurs observations montrent que, conformément aux indications antérieures de M. A. Philippart, on peut éliminer, au-dessous du rouge sombre, une proportion