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ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

Les propriétés de ces divers sulfures n'ont pas été étudiées d'une manière complète ; celles du monosulfure de calcium notamment sont assez mal connues. Le sulfure de manganèse (MnS) se rencontre dans la nature et est désigné, dans la nomenclature minéralogique, sous le nom d'alabandine. Sa densité est de 4 environ ; son point do fusion est au-dessus de 1 .500°. Il cristallise dans le système cubique, avec une tendance marquée à l'hémiédrie ; dans les fontes ou fers fondus, aussi bien que dans les laitiers, il se présente parfois à l'état de cristaux réguliers, le plus souvent sous forme de cristallites rayonnantes qui sont évidemment des éléments de première consolidation. Le protosulfure de fer (Troïlite) a été observé dans certaines météorites, sans forme cristalline distincte. Sadensité est de 4,75; son point de fusion est de 950° environ. Audessus de cette température, il est stable en présence d'un grand excès de fer; à l'état isolé, au contraire, il tend à se dissocier jusqu'à obtention d'une certaine valeur pour la tension de la vapeur de soufre dans le milieu ambiant. La fonte en fusion dissout une proportion notable de sulfure de fer. Au moment de la solidification, ce corps se consolide en dernier lieu et forme par suite dans la masse un réseau enveloppant les éléments de première consolidation. D'autres fois on l'observe sous la forme de masses arrondies. Dès que la proportion de manganèse est appréciable, le sulfure de fer est remplacé par le sulfure de manganèse, qui se montre, sur les sections polies, sons la forme de cristallites étoilées, éléments de première consolidation. Les sulfures de calcium et de magnésium ne semblent pas se dissoudre dans la fonte en proportion appréciable ; on n'en rencontre aucune trace dans les sections du métal et aucune réaction chimique n'a, jusqu'ici, signalé leur présence, qui serait facilement reconnaissable. Les divers sulfures mentionnés ci-dessus se dissolvent

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dans les laitiers basiques et avec d'autant plus de facilité que la basicité de ceux-ci est due à une proportion plus forte de protoxydes (BaO, CaO, MnO, FeO). Il semble d'après les recherches de M. H. L. Vogt (Studier over slagger, 1884), que le phénomène corresponde à une dissolution pure et simple, suivie d'une séparation de monosulfures (CaS, MnS, FeS, parfois ZnS, ou des mélanges isomorphes de ces sulfures) sous la forme de cristaux du système cubique ou de cristallites se rattachant à ce système, mais représentant toujours des éléments de première consolidation. Il semble que le sulfure qui tendrait à s'isoler le premier serait MnS ; puis viendraient CaS et MgS. M. Vogt n'a observé, dans les scories consolidées, aucune trace de combinaisons sulfo-silicatées se rattachant au type de l'helvine. Prenant pour base les données ci-dessus relatives à la solubilité des sulfures dans la fonte et dans les laitiers. M. le baron Jtiptner von Jonstorff a entrepris [Journal of the hon and Steel 1902 (I), p. 304 à 329] d'évaluer la répartition du soufre total entre ces deux éléments, en faisant application de la loi de Nernst sur la répartition d'une même substance entre deux dissolvants. Cette tentative, appuyée sur un nombre considérable d analyses de toutes provenances, n'a abouti à aucune conclusion précise ; on ne saurait en effet rien tirer d'utile ( 1 un tableau où les valeurs du coefficient de répartition du soufre (rapport du soufre du laitier au soufre de la fonte) varient depuis 0,37 jusqu'à l'infini. L'insuccès de la tentative de M. von Jonstorff pouvait être prévu d'avance, cardes considérations ou des calculs fondés sur une hypothèse d'équilibre ne peuvent s'appliquer au fonctionnement du haut fourneau. Dans cet appareil, il se produit simultanément, au même niveau, des phénomènes fort divers et les réactions ne se déve-