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ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

loppent jamais jusqu'à leur limite. En réalité, les matières liquides accumulées dans le creuset d'un haut fourneau ne peuvent être assimilées à un mélange homogène, comprenant simplement deux « phases » liquides arrivées à l'état d'équilibre complet (*). Supposons le creuset vidé complètement à la fin d'une coulée, ainsi que cela se pratique d'ordinaire. A ce moment, il ne contiendra que des fragments de coke ; aussitôt le bouchage effectué, la fonte et le laitier commenceront à remplir les intervalles compris entre ces fragments. Les premières parties qui s'accumuleront ainsi dans le creuset, au voisinage de la sole, se trouveront dans les conditions les plus favorables au développement des réactions de désul furation (formation de MnS et de CaS au contact du combustible). Le mélange des matières est en effet très intime à ce moment, puisque la chute de masses liquides dans un bain peu profond provoque un brassage continuel; de plus, la température du bain sera assez élevée pour que les réactions en question, de nature endothermique, se développent avec une vitesse suffisante. A mesure que l'épaisseur de la couche de fonte accumulée dans le creuset ira en augmentant, la température des couches inférieures s'abaissera sous l'influence des réactions endothermiques et des déperditions extérieures de chaleur; les réactions tendront par conséquent à se ralentir. En compensation, l'agitation provoquée par les chutes de matières fondues s'atténuera progressive(*) Nous croyons devoir faire remarquer que l'emploi du mot «phase » pour désigner les éléments d'un mélange est vraiment regrettable. Ce mot est employé depuis longtemps, dans le langage scientifique, pour désigner les apparences successives d'un phénomène déterminé; en faire usage pour désigner les divers constituants d'un système complexe, à un moment donné, ne peut être qu'une source de confusion. Il conviendrait de renoncer à cette déformation du sens initial sauf à créer, pour les éléments d'un système en équilibre, une expression spéciale et mieux appropriée, celle de « stases » par exemple.

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ment, et le sulfure de manganèse ou le sulfure de calcium déjà formés auront plus de facilité pour monter vers la surface en vertu de leur moindre densité. Pendant que la fonte s'accumule dans le creuset, le laitier s'écoule d'une manière continue par la partie supérieure de celui-ci; la durée moyenne de son séjour à l'intérieur du fourneau diminue donc constamment au cours de la période de temps comprise entre deux coulées, en même temps que les conditions de son action sur la fonte, au point de vue du brassage et de la température, se modifient. Lorsqu'on sera sur le point de procéder à une nouvelle coulée, le creuset ne contiendra plus qu'une couche insignifiante de laitier, en contact par sa surface inférieure avec une masse considérable de fonte dont la composition ne saurait être homogène. Les zones inférieures, qui ont séjourné plusieurs heures dans le creuset, se seront considérablement refroidies et auront subi, d'une façon efficace, la désulfuration par différence de densité. Les zones supérieures sortiront au contraire du creuset au bout de très peu de temps, sans avoir subi bien longtemps l'action désulfurante du laitier. Les inégalités de composition de la fonte d'une même coulée sont bien connues des spécialistes : elles s'aggravent sous l'influence des changements d'allure du haut fourneau, souvent fort rapides, et acquièrent parfois une ampleur dont certains chiffres reproduits plus loin pourront donner une idée. Alors même que les variations de composition de la fonte seraient relativement limitées, la méthode suivie par M. le baron Jiiptner von Jonstorff ne pourrait conduire à aucun résultat satisfaisant. Cette méthode ne tient en effet aucun compte du caractère Progressif de la formation des sulfures autres que FeS ; elle consiste simplement en une application arbitraire de 'a loi de Nernst, ayant pour objet d'évaluer la répartition