Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)

122

ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

par un dégagement d'acide sulfureux assez abondant pour incommoder les ouvriers. Les résultats obtenus à Hayange par l'emploi du mélangeur ne donnent pas la limite supérieure de la désulfuration que l'on peut obtenir au moyen de cet appareil. €eux qui ont été constatés à l'usine de la Société de Briansk, à Ekaterinoslaw, par M. Foniakoff, sont plus concluants encore (Rev. univ. des Mines et de la Métallurgie, 3° série, t. XXI, 1895, p. 48). Les moyennes des dosages de soufre dans la fonte introduite dans le mélangeur et dans celle extraite de cet appareil, pendant des périodes correspondantes, ont été les suivantes, au cours de treize périodes successives, la teneur moyenne des fontes en manganèse étant d'environ 2 p. 100 : Teneur du métal en soufre Numéros on périodes

i II

m IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII

Moyenne générale. . .

Avant passage a ii mélangeur

au

Après passage mélangeur

0,034 p . 0 0_ 0,055 0,044 0,0ô2 0,098 0,029 0,019 0,064 0,053 0,059 0,042 0,057 0,036

0,004 p. 0/0 0,008 0,008 0,014 0,022 0,002 0,007 0,006 0,003 0,010 0,005 0,001 0,002

0,052

0,007

La teneur initiale en soufre était, en moyenne, beaucoup plus faible qu'à Hayange, parce que l'allure des hauts fourneaux, réglée en vue de la production de fonte pour Bessemer acide, était sensiblement plus chaude. Néan-

ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

123

moins, M. Foniakoff signale un certain nombre de coulées ou la teneur en soufre a varié entre 0,102 p. 100 et 0,382 p. 100, et même une coulée exceptionnelle où cette teneur a atteint 0,634 p. 100. Malgré l'ampieur de ces variations, la proportion moyenne de soufre, à la sortie du mélangeur, n'a pas dépassé 0,022 p. 100 et s'est abaissée à 0,001 p. 100 pendant une certaine période. Etant donnée la faible quantité de scorie qui recouvre la fonte dans le mélangeur et l'action oxj7 dante qui s'exerce constamment sur la surface du bain, il n'y a pas lieu de faire ici application de la loi de Nernst; on est obligé d'admettre que la désuifuration s'effectue simplement par l'effet de l'ascension, à la surface du bain, du sulfure de manganèse déjà consolidé, et que la solubilité de ce sulfure dans la fonte est sensiblement nulle à la température que possède le métal dans le mélangeur. Il en résulte que la désulfuration, à l'intérieur du haut fourneau, dépend non pas de la répartition des sulfures de manganèse et de calcium entre deux dissolvants, la fonte et le laitier, mais bien du développement plus ou moins complet de la transformation du sulfure de fer en l'un ou l'autre de ces deux sulfures, ainsi que des conditions dans lesquelles s'effectue leur séparation d'avec la fonte, qui ne les dissout pas sensiblement". On a vu que la formation de MnS ou de CaS, aux dépens du sulfure de fer, n'a lieu qu'à haute température, avec absorption de chaleur. Une allure chaude s'impose donc lorsqu'on veut obtenir des fontes sensiblement exemptes de soufre : elle implique un réglage du lit de fusion donnant des laitiers rendus peu fusibles par une surcharge de chaux ou de magnésie. Avec de pareils laitiers on obtiendra des fontes chargées de silicium si le lit de fusion ne renferme qu'une proportion négligeable de manganèse; si au contraire on y introduit une certaine quantité de ce métal, on peut obtenir des fontes à la fois