Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)
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PRINCIPES DES MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE
FONDÉES SUR LES RÉACTIONS CHIMIQUES
Il n'y a là aucune discordance par rapport à la théorie d' Arrhénius ; d'une façon générale les conductibilités moléculaires augmentent régulièrement avec la dilution et tendent vers une limite bien marquée, surtout à 0°. 2° Mesures cryoscopiques. — On peut grouper les sels en trois catégories d'après les résultats obtenus : les sels dont le poids moléculaire ne varie pas sensiblement avec la concentration (type NaCl); ceux dont le poids moléculaire augmente régulièrement avec la concentration (type S0 4 Mg auquel se rattache S0 4 Fe) ; enfin ceux dont le poids moléculaire présente un maximum très net pour une concentration déterminée (type S0 4 Mn auquel se rattachent les sulfates deZn, Co, Ni, Cd et Cu). Nous donnons ci-après les chiffres obtenus pour chacun de ces trois types :
Pour le chlorure de sodium, en voit que, entre les limites de concentration étudiées (0,2 à 1,0 normal environ), le poids moléculaire reste sensiblement constant ; il est de 32,6 pour 0,2 normal, ce qui correspond à une dissociation de 79,4 p. 100, et de 31,7 pour la solution à peu près normale, ce qui correspond à une dissociation de84,0 p. 100. D'après les conductibilités électriques observées, le degré de dissociation, calculé d'après la formule
Chlorure de sodium : NaCl = 58,5. Poids de sel anhydre dans 100 gr. d'eau
Abaissement du point de congélation
Poids moléculaire correspondant
1"',196 2 ,551 2 ,971 3 ,927 4 ,915 5 ,742
0,693 1,512 1,750 2,300 2,866 3,395
32,6 31,9 32,1 32,3 32,4 31,7
Sidfate de magnésie : SO'Mg = 120,4. 0"",699 1 ,517 2 ,551 5 ,995 6 ,962 9 ,247
0,154 0,314 0,480 1,006 1,165 1,527
85,8 91,3 100,4 112,6 112,9 114,5
Sulfate de manganèse : SO'Mn = 151,1. 1«',941 2 ,502 5 ,121 10 ,843 18 ,572
0,293 0,361 0,687 1,399 2,591
125,2 131,0 140,9 146,5 135,5
habituelle a — -—^est de 79 p. 100 pour la solution 0,2 normale, et de 70 p. 100 pour la solution normale, degrés correspondant respectivement aux poids moléculaires 32,7 et 34,4. Il y a donc à peu près concordance entre les poids moléculaires obtenus par les deux méthodes (conductibilité et cryoscopie), conformément à la théorie d'Arrhénius, mais il est à noter que, tandis que la conductibilité électrique augmente avec la dilution, les points de congélation semblent indiquer Une dissociation constante, et même plutôt décroissante, à mesure que la dilution croit. Pour le sulfate de magnésie (dont les concentrations étudiées ont oscillé entre 0,1 et 1,5 normal), la dissociation a varié corrélativement entre 40 p. 100 et 5 p. 100 par la cryoscopie, tandis que, mesurées par les conductibilités électriques, les dissociations correspondantes varient entre 44 et 22 p. 100 : il y a donc peu d'écart entre les deux méthodes à la dilution 0,1 normale; mais la discordance s'accentue avec la concentration. Enfin, pour le sulfate de manganèse, il y a discordance complète : tandis que sa conductibilité électrique croît régulièrement avec la dilution, accusant par cette méthode une dissociation croissante et un poids moléculaire décroissant, la cryoscopie accuse un maximum très net du poids moléculaire 146,5 correspondant à 3 p. 100 de dissociation, alors que la conductibilité électrique fournit