Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1906, série 10, volume 9)

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ET

LA GENÈSE DES EAUX THERMALES

ploités dans co pays et non loin de pointements basaltiques. En Toscane, des sources thermales abondantes coulent du filon de pyrite cuivreuse de Bacchegiano. La région de Monte Amiata, riche en filons de cinabre, est parsemée de sources chaudes sulfureuses. En Californie, aux mines de Sulphur Bank, le mercure, amené au jour par une coulée de basalte, est accompagné de sources d'eaux thermales sulfureuses et alcalines d'une température de 90°, dont les filets se font jour à travers une pâte argilo-siliceuse et pyriteuse. D'après E. Suess, les célèbres eaux de Carlsbad en Bohème, eaux bicarbonatées, sulfatéeset chlorurées alcalines, contiennent le chlore, le fluor, le bore, le phosphore, l'arsenic, l'antimoine, autant d'éléments que l'on trouve dans les émissions volcaniques et qui caractérisent leur origine. On a signalé dans ces mêmes eaux le soufre, le thallium, le sélénium, le caesium, le zinc, qui accompagnent si souvent les sulfures métalliques filoniens, et jusqu'à l'acide formique, que Fouqué a trouvé dans les vapeurs des suffîoni volcaniques de Santorin. Parlant des sources sulfureuses sodiques des Pyrénées, Jacquot (*) s'exprime ainsi : « Ces importantes manifestations (les eaux thermales) paraissent n'être autre chose que les représentants, à l'époque actuelle, de celles auxquelles les sulfures métalliques et les gites ferrifères ont dû leur existence pendant la période paléozoïque. Au cours de la description des eaux minérales de la France, on a eu maintes fois l'occasion de signaler l'analogie des gisements qu'elles présentent avec les filons métallifères (**). » S'il est vrai que les sources thermales actuelles ne sont

(*) Loc. cit., p. 338. (**) On a vu plus haut (p. 316) que Jacquot n'en pense pas moins que l'eau des sources thermales est originaire de la surface et n'a pa* l'origine éruptive des matériaux filoniens métalliques.

SES

RAPPORTS

AVEC LE A r OLCANlSME

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qu'un diminutif, une phase atténuée, des phénomènes éruptifs, il est naturel de penser que c'est surtout dans les régions à volcans, anciens ou actuels, que nous devons rencontrer ces sources. C'est bien ce que confirme l'observation des faits : Au Caucase, autour des importantes coulées de trachytes tertiaires de l'Elbrouz, se rencontrent les abondantes eaux sulfureuses et bicarbonatées chaudes de Piatigorsk, les eaux bicarbonatées alcalines sulfatées et iodées d'Essentoucky, les bicarbonatées ferrugineuses de Kislovodsk et Geleznovodsk. Il en est de même des régions volcaniques des environs de TifTis et de l'Abbas-Touman, au sud de la précédente, région presque aussi riche en eaux minérales (*). Mêmes remarques pour le Plateau Central do la France : ici les eaux de Saint-Nectaire, Royat, Châtel-Guyon, à l'Ouest ; Chàteldon, Saint-Yorre, Hauterive, Vichy, Vernet, Cusset, à l'Est, s'orientent autour des anciens volcans de cette région sur les deux grandes failles qui séparent les terrains primitifs de lAuvergne des terrains tertiaires de la Limagne. Toutes ces eaux sont venues au jour avec les coulées volcaniques du Mont-Dore et du Cantal. Dans les Pyrénées et les Corbières, si riches en eaux thermales, d'Archiac (**) et H. Magnan ( ***) ont relevé de nombreux pointements et déversements d'ophites au pied des Pyrénées de l'Est, dans les Corbières à Fitou, Opoul, Lesquerde, Ornaisons ; dans les Pyrénées du Centre, à SaintBéat, Castillon, au camp de César, près Bagnères-deBigorre, au lac d'Oncet ; à l'Ouest, des manifestations volcaniques existent à Cambo et à Itsatsou ; à l'Est, à Olot, Castelfollit, Rocca-Corba. Les sources d'Ems, NauheiïB, Hombourg, Wiesbaden, Darmstadt, dans la (*)

DE LAUNAY,

les Sources thermales, p. 376.

(**) Mém. Soc. géolog. de France, t. VI, p. 209. (***) Ibid., Matériaux d'une étude si ratigraphique des Pyrénées et des Corbières, 2* série, t. X (1874).