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ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME

LA GENÈSE DES EAUX THERMALES

pondent bien à l'une des conditions du phénomène éruptif. Nous venons de voir qu'il en fut ainsi pour la Montagne Pelée en 1902. Après l'éruption du Vésuve de 1306, le volcan s'éteignit durant 194 ans, mais deux sources chaudes, venues au jour avec les dernières laves, continuèrent à couler sur le liane de la montagne jusqu'au paroxysme de décembre 1631. Les eaux sulfureuses qui, à Formose, sortent aujourd'hui du volcan Kiaïchan, les eauxthermales chlorobicarbonatées des vallées volcaniques du Mexique, celles qui se groupent autour des volcans, éteints ou en activité, des iles Oélèbes, de Java, Sumatra, Luçon, et, comme on l'a déjà remarqué tout à l'heure, celles du plateau centrai de la France, ont cette même origine éruptive. Après avoir montré que partout, ou presque partout, sur le globe, l'émission des eaux thermales est comme la suite atténuée, immédiate ou lointaine, des éruptions volcaniques et des déchirements profonds du sol qui ont amené jusqu'à la surface les roches primitives ou ignées, on comprend l'intérêt qu'il y a à rechercher quelle peut être la cause première et commune de ces phénomènes, la relation directe qui doit exister entre la genèse des eaux thermales et celle des phénomènes éruptifs (*). IL — Les fractures et effondrements des couches terrestres profondes sont la cause du volcanisme. On a déjà dit que, suivant la plupart des géologues, les sources thermales, et les volcans eux-mêmes, emprun(*) Suess, se fondant sur divers textes, en particulier sur les documents cunéiformes, pense que le Déluge, dont l'homme a conservé en divers poinls du inonde l'incontestable tradition commune, a été occasionné par des éruptions d'eaux chaudes, peut-être volcaniques. 11 cite le texte de la Genèse : « UupUe sunt omnes fontes abgssi magni, et cataracte coeli nperte sunt » (Toutes les fontaines du grand abtme se rompirent, et les cataractes du ciel s'ouvrirent).

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feraient leurs eaux aux pluies, aux glaciers et aux mers. Pénétrant à travers les fentes et failles terrestres en vertu de la pesanteur, puis grâce à la porosité des roches et à la capillarité, ces eaux arriveraient dans les régions profondes, s'y réchaufferaient en traversant les couches elles-mêmes chauffées par le feu central, finiraient quelquefois même par pénétrer dans cette région où la température suffit à fondre le granit ou le porphyre, et assortiraient ensuite, soit à l'état de sources thermominérales, soit sous forme de vapeurs brûlantes avec les gaz et les roches transformées en laves vomies par les volcans. 11 est vrai qu'en 1861 Daubrée a expérimentalement établi que la capillarité s'exerçant à travers des plaques de roches poreuses dont on surchauffe un des côtés peut vaincre une pression de quelques atmosphères (*). Mais cette constatation ne suffit aucunement il expliquer la pénétration de l'eau météorique ou de l'eau de la mer jusques aux régions profondes où se forment les laves. En effet, la température de ces laves, au sortir du cratère, a été trouvée de 1100° au minimum (**). L'andésite et beaucoup de roches ignées ne refondent que vers 1200 et 1300°. D'après la loi des accroissements géothermiques de la température avec la profondeur, ces laves doivent donc venir d'une région placée au moins à 35000 ou 40000 mètres au-dessous du cône d'émission. A ces températures, cette hauteur de lave ainsi soulevée équivaut aune colonne d'eau de 80000 mètres de hauteur répondanl à 8000 atmosphères à sa base. Telle est la pression que l'eau aurait à vaincre pour pénétrer par (*1 Comptes Rendus Acad. Sciences, t. LU; p. 12i. , c, ■ K 11,»,, Recherche sur le volcanisme (Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, mai 1905). Lacroix. (la PeU?) donne une température un peu inférieure a 1200". - Certaines

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roches éruptives ne refondent qu'à 1200 et 1300',