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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES

ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME

carbonique, l'hydrogène, l'azote, gaz qui se forment avec elle dans les profondeurs, sans qu'interviennent pour cela les phénomènes éruptifs proprement dits. Seules les brusques et violentes émissions de vapeur d'eau, de gaz, de cendres ou de laves seront la conséquence des grands effondrements survenus dans les régions ignées de la croûte terrestre.

au préalable sur la poudre de ces roches portée à 200° ; de l'autre, ils se reforment quand, après avoir chauffé ces poudres au rouge dans le vide et en avoir extrait tous les gaz, on laisse de nouveau pénétrer de la vapeur d'eau. J'ai montré que la partie combustible de ces gaz résulte principalement de l'action au rouge de l'eau de combinaison de ces roches, aussitôt que la chaleur Tamise en liberté, sur les sels ferreux, qui entrent, plus ou moins, dans la constitution de presque toutes les roches (*). J'ai, en effet, observé que tout sel de fer au minimum, mis en présence de vapeur d'eau au rouge, et souvent avant le rouge, se transforme en sels ou oxydes ferriques ou ferroso-ferrique avec dégagement d'hydrogène. Les chlorures, carbonates, silicates, etc., ferreux se changent en oxydes ou silicates ferroso-ferriques ou ferreux ; le sulfure de fer FeS est transformé de même au rouge en oxyde magnétique Fe 3 0 4 , tandis qu'il se dégage abondamment de l'hydrogène sulfuré mêlé d'hydrogène et de soufre :

IV. — Réactions génératrices des principes minéralisateurs des eaux thermales et des exhalaisons volcaniques. Quoiqu'il faille, aujourd'hui surtout, faire bien des réserves sur l'état des matériaux qui forment le noyau du globe et sur les lentes transformations des principes qui le constituent, on peut, sur plusieurs points, avoir quelques renseignements précis sur ce qui se passe dans cette région magmatique où tendent à se concréter lesroches cristalliniennes les plus profondes et à se minéràliser les eaux thermales. Ainsi qu'on l'a vu (p. 332), mes expériences sur réchauffement des substances pierreuses en vase clos ont établi que, dès la température de 400 à 500°, dans le vide, de l'eau de constitution tend àse dégager de toutes les roches primitives : granits, porphyres, gneiss, gabbros, trachytes, lherzolithe, etc., en même temps que se forment un ensemble de gaz possédant une remarquable analogie de composition avec ceux qui s'échappent de la plupart des volcans. Les gaz que j'ai obtenus en portant au rouge dans le vide la poudre des roches primitives, préalablement séchée à 200°, ne préexistent pas dans ces matières pierreuses ; ce ne sont pas (ou seulement pour une très petite fraction) des gaz inclus. En effet, d'une part, ils se dégagent après que le vide complet a été fait et maintenu

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3FeS + 4H 2 0 ; = FeSf/' + 3H 2 S

et H 2 S = H 2 -4 S (au rouge).

Avec les sulfures des métaux qui ne décomposent pas l'eau, la même réaction s'établit au rouge vif, mais seulement en présence de la silice ou des silicates : PbS

H 2 0 + SiO 2 = PbSiO 3

H2

S.

Tels sont quelques-uns des faits que j'ai directement observés au laboratoire. Ils expliquent la mobilisation du soufre fixé sur les métaux venus des profondeurs, soit que ce soufre existe déjà sous forme de sulfures, soit qu'il arrive plutôt des régions ignées à l'état de sulfures de silicium ou de bore, sul(*) Voir Compl. Rend. Acad. Sciences, t. CXXXI1, p. 60 et 189, et Bull. Soc. chim., S' série, t. XXV, p. 408