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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES

le sulfure d'aluminium APS 3 autrefois produit par Frémy (*). Le kaolin m'a donné un sulfosilicate contenant 34 p. 100 de soufre. Avec l'orthose, j'ai obtenu un sulfosilicate double (**)très riche en soufre (27 à 30 p. 100), tandis que la silice se volatilise transformée en partie en sulfure et oxysulfure de silicium (***). En agissant au rouge sur le silicate sodique résultant, comme il est dit ci-dessus, de l'action de la silice et de la vapeur d'eau sur le chlorure de sodium, l'hydrogène sulfuré donnera donc un sulfosilicate de sulfure de sodium SiS 3 Na 2 qui, s'unissant aux silicates alcalino-terreux, en particulier à celui d'alumine, forme un silicate double oxysulfure. Celui qui répond à l'albite possède la formule Al 2 0 3 ,Na 2 S,3(Si0 2 ,SiS 3 ) (""). Produits dans les profondeurs, grâce à la sulfuration des silicates, au rouge vif, par le soufre et l'hydrogène sulfuré, ces sulfosels persisteront dans la roche tant que, l'hydrogène sulfuré, le soufre et l'hydrogène au sein desquels ils ont pris naissance resteront prépondérants. Plus loin, soit que l'hydrogène sulfuré et le soufre aient en partie disparu en s'unissant aux matériaux ambiants ou en s'échappant à l'état gazeux à travers les fissures des roches, soit que l'abaissement de la température ne favorise plus l'action sulfurante, soit que l'eau désormais liquéfiée puisse alors agir sur eux, les sulfosilicates for(*) Frémy avait obtenu le sulfure d'aluminium Al-S 3 , de silicium SiS 2 , et de bore Bo 2 S 3 en faisant passer au rouge la vapeur de sulfure de carbone sur un mélange de charbon et d'alumine, de silice ou d'acide borique (Ann. chim. phys., 3= série, t. XXXVIII, p. 312). (**) Le sulfosilicate Al'-'O^K-'S (Si0 2 ,SiS 2 ), répondant à l'orthose, demanderait 32,2 de soufre p. 100 au lieu de 30 p. 100 que j'ai trouvé. On voit dans quelle large proportion l'oxygène est remplacé par le soufre dans cette réaction. (***) C. Rend. Acad. Sciences, t. CVII, p. 911, et t. CVIII, p. 1111. C'est à la décomposition de ces sulfures et oxysulfures de silicium que sont dues la geysersite et Vopale, l'une et l'autre formées avec dégagement d'hydrogène sulfuré. (****) Formule que j'ai vérifiée, dans le cas de l'orthose., à 2 p. 100 de soufre près.

ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME

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més au rouge sont décomposés par l'eau. Comme je l'ai montré directement, il en résulte des sulfures alcalins, de l'hydrogène sulfuré et des silicates insolubles : A1203Na 2 S,3 (Si0 2 ,SiS 2 ) + 8H 2 0 = Sulfosilicate répondant à l'albite

Al 2 03,2Si0 2 ,2H 2 0 + 4Si0 2 + Na2 S + 6H'S. Argiles

Sulfure de Na

Ainsi prend naissance le sulfure alcalin des eaux sulfureuses, eaux sulfurées sodiques, si la vapeur de chlorure de sodium est originairement intervenue dans la formation du silicate primitif ; à la fois sulfurées calciques et sodiques, si les sels de chaux et de soude ont été présents en même temps. Ce dernier cas semble s'être réalisé poulies eaux sulfureuses sodico-calciques de Saint-Gervais ou des Eaux-Bonnes, à la 'fois sulfurées sodiques et calciques, sulfatées et salées. Dans mes recherches sur la composition des produits accessoires des granits, porphyres, etc., je n'ai jamais trouvé trace dans ces roches primitives de sulfures solubles, alcalins ou terreux libres préexistants, même quand j'épuisais un kilogramme entier de leur poudre par de Peau chaude bout/lie et en opérant à l'abri de l'air (*). Au contraire, si je chauffais avec de l'eau à 280300°, en tubes scellés préalablement vides d'air, 20 à 25 grammes de poudre de granit, par exemple, la décomposition par l'eau des sulfosilicates toujours contenus' en faible proportion dans ces roches m'a donné une eau sulfureuse alcalino-sodique artificielle de tous points comparable aux eaux des Pyrénées ou du Caucase. Puisque la poudre de granit épuisée à l'eau tiède, dans le vide, ne fournit pas trace de sulfures solubles, il a donc bien fallu que le sulfure alcalin latent, ainsi cédé à l'eau à 300° dans l'expérience précédente, fût uni aux autres oxydes (*) Compt. Rend. Acad. Sciences, 1902, t. CXXXII ; p. 740 : Origine des eaux thermales sulfureuses.