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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES

de Sir W. Ramsay et les recherches qui ont suivi, que cet azote brut des eaux minérales contient le plus souvent de l'argon, du néon et même de l'hélium. Dans le gaz qui s'échappe en grosses bulles de la source de Maizières, dans le Morvan, M. Moureu signalait, dès 1896, environ 8 pour 100 d'argon et d'hélium. Le même savant a trouvé l'hélium dans la source vieille d'Eaux-Bonnes, dans les gaz des eaux de Plombières, Bains, Luxeuil, Néris, Vichy, Salins-Moutiers, Eaux-Chaudes; l'argon, dans celles de Panticosa, de Plombières, de Gastein. MM. Troost et Ch. Bouchard ont indiqué l'hélium dans les gaz des sources de Cauterets; Desgrez, dans celles de Bagnoles de l'Orne; M. Dewar a signalé le néon dans les eaux de Bath, en Angleterre, et M. Moureu dans celles de Maizières et dans la plupart des sources à gaz azote qu'il a examinées. Tous ces gaz, longtemps confondus avec l'azote, ne sauraient provenir de l'atmosphère où ils n'existent pas en quantités relativement aussi grandes. L'hélium en particulier ne s'y trouve qu'à l'état de faibles traces. Tous ces gaz proviennent des régions centrales du globe, régions encore incandescentes d'où nous vient, comme nous l'avons montré, l'hydrogène qu'ils accompagnent; ils se dissolvent ensuite dans l'eau que ce dernier élément forme en s'oxydant. On sait aujourd'hui qu'à côté de ces gaz existe souvent dans ces eaux l'émanation de ce métal encore bien mystérieux, le radium, découvert par M. Curie. Or MM. Ramsay et Soddy ont montré que cette émanation, véritable gaz luminescent, se change assez rapidement en hélium signalé dans beaucoup d'eaux chaudes ou froides et que l'on retrouvera sans doute dans les émanations volcaniques après l'avoir découvert d'abord dans l'atmosphère du Soleil. C'est ainsi que circulent de l'intérieur vers l'extérieur, en partant, semble-t-il, de l'uranium et arrivant à l'hélium et à l'hydrogène, les matériaux les plus inaccessibles de

ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME

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la masse terrestre. Ils viennent jusqu'à nous avec l'eau des sources chaudes ou froides. Arrivés à la surface, peut-être recommencent-ils un nouveau cycle. A propos des gaz des eaux minérales chaudes, une objection pourrait être opposée à la démonstration que nous pensons avoir faite de l'origine rocheuse de la plupart des eaux thermales. Les phénomènes volcaniques sont toujours accompagnés d'une violente émission de produits gazeux dont nous avons vu les origines. Ils sortent brutalement, abondamment, par les cratères et les fissures volcaniques, avec la vapeur d'eau et les laves. Il semblerait donc qu'on dût s'attendre à ce que les eaux minérales chaudes, si elles ont même origine, vinssent au jour accompagnées d'émissions violentes de gaz hydrogène, acide sulfureux, acide carbonique, azote, etc., que l'on constate à chaque éruption. On voudra bien remarquer qu'en effet, assez souvent, ces gaz se dégagent avec abondance des eaux thermominérales et que ce sont toujours les gaz volcaniques, et eux seuls, qu'on rencontre dans ces eaux: l'acide carbonique, l'hydrogène sulfuré, l'azote, quelquefois le méthane, l'oxysulfure de carbone. Mais, comme nous l'avons expliqué dans ce mémoire, les sources thermales ne répondent pas au stade d'échauffement explosif des roches les plus profondes, mais bien à celui de leur distillation. Dans les failles que parcourent les vapeurs venues des fonds, au cours de leur long trajet les substances métalliques les plus lourdes se sont condensées d'abord, le chlorure de sodium ensuite, ainsi que les autres sels peu volatils. A mesure qu'elle se rapprochait de la surface terrestre, la vapeur d'eau elle-même a fini par se liquéfier, ne conservant dissous que les sels les plus solubles et une partie des gaz. La pression diminuant sans cesse avec la remontée, les gaz que l'eau dissolvait sous une plus forte pression se dégagent en partie, se réunissant à ceux qui sont déjà libres. Grâce