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Annales des Mines (1906, série 10, volume 10)

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LES BASSINS LIGNITIFERES ET HOUILLERS

sans mines de houille dans leur sous-sol, et qui font venir leur combustible en partie des bassins carbonifères de Pensylvanie et des États voisins et en partie des États en bordure des Montagnes Rocheuses et surtout du Colorado, du Wyoming et du Montana. Les États des Montagnes Rocheuses offrent, ici de larges vallées, bien cultivées, là des steppes coupées par des fermes qui dépendent d'un système d'irrigation pour être productives et qui parent la monotonie de la plaine desséchée de leur oasis de verdure. Ailleurs, le voyageur traverse d'immenses étendues qui sont absolument dépourvues de végétation : c'est le désert; il couvre la plus grande partie des États de Nevada et de l'Arizona. Le désert est souvent riche en minerais, et ce sont ses champs d'or, d'argent ou de cuivre qui supportent une large population et qui permettent une exploitation profitable des bassins houillers du voisinage'. Les États de la côte du Pacifique ont eu aussi leur fièvre de l'or, qui a peuplé en quelques années la Californie au milieu du siècle dernier. Mais, à présent, la côte du Pacifique, dans les trois États de la Californie, de l'Orégon et de Washington, est un pays essentiellement agricole et industriel. Dans ces trois États, de nombreux torrents offrent une force motrice à très bon marché, et la houille blanche y fait une concurrence vigoureuse à la houille noire. Cependant le pays s'est développé si rapidement, durant ces dernières années, qu'en dépit de cette concurrence récente les mines de houille ont continué à augmenter leur production d'année en année. Les mines de houille de l'île de Vancouver envoient la plus grande partie de leur produit en Californie, qui n'a qu'un médiocre bassin lignitifère incapable de fournir plus de 6 p. 100 du charbon consommé annuellement dans cet État.

DES MONTAGNES ROCHEUSES

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L'Alaska n'a commencé à se développer qu'il y a quatre ou cinq ans; mais les découvertes d'or, de cuivre et d'autres métaux y ont aussitôt attiré une émigration énorme, qui augmente chaque année. Le pays se peuple avec une rapidité incroyable; ses ressources sont immenses, et de nombreux bassins charbonneux y ont été découverts et commencent à être mis en exploitation. Les quatre facteurs qui déterminent la valeur d'un bassin houiller sont : son étendue, la qualité du charbon, sa position géographique et les marchés qu'il peut atteindre. Il y a dans les Montagnes Rocheuses plus d'une centaine de bassins charbonneux différents, qui varient de quelques kilomètres carrés à quelque dix mille kilomètres carrés en étendue. Les uns sont au milieu delà plaine; d'autres, au sommet de montagnes presque inaccessibles. Et, en règlegénérale,plusun bassin charbonneux est difficile d'accès, meilleure est la qualité de son charbon. Ce qui se comprend, d'ailleurs, puisque la houille doit sa supériorité à un métamorphisme, soit tectonique, soit éruptif, résultant de la formation des montagnes sur lesquelles le bassin de combustible est perché. Il s'ensuit que les bassins de houille les plus importants sont souvent fort éloignés des grandes villes qui sont leurs marchés naturels et que leur exploitation dépend de la construction de branches secondaires par les diverses compagnies de chemins de fer concurrentes qui relient les villes principales. Les chemins de fer qui traversent les Montagnes Rocheuses appartiennent à de grandes Compagnies qui ont établi ou bien qui cherchent à établir des lignes transcontinentales. Au Canada, le « Canadian Pacific » s'étend d'un océan à l'autre. La ligne rivale du « Great Trunk » est activement occupée a établir une autre ligne transcontinentale, 6U0 kilomètres plus au Nord, qui développera de larges bassins houillers, aujourd'hui à peine connus.