Annales des Mines (1906, série 10, volume 10)
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L'HYDROLOGIE
SOUTERRAINE
DE
LA
DOBROUDJA
BULGARE
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1° Puits du lœss (IHliivium). — A la surface nous avons d'abord le lœss (ou diluvium), c'est-à-dire une fine argile sableuse de teinte brune, dont l'épaisseur ne parait guère dépasser ici une vingtaine de mètres, mais atteint 30 et 40 mètres au-dessus des calcaires à Réquiénies du Deli-Orman en se rapprochant du Danube. Ce lœss ne contient pas, à proprement parler, de niveau d'eau ; il constitue cependant, là où son épaisseur est un peu forte, une ressource en eau très notable, bien que sujette à tarir pendant les sécheresses de l'été, dont se contentent de très nombreux villages, aussi bien dans la région du calcaire à Réquiénies que dans la région du calcaire sarmatique. Le rôle du lœss est, d'ailleurs, identique dans les deux cas, et j'examinerai, dès à présent, l'ensemble de la question pour ne plus avoir à y
agit donc dans un champ de drainage périphérique, que l'on peut assimiler grossièrement à un cône ayant pour axe le puits et dont la base serait à la surface. Il est facile de se rendre compte que le volume de ce cône s'accroît rapidement avec la profondeur du puits, à la condition, bien entendu, qu'on ne dépasse pas la zone du lœss pour pénétrer dans les calcaires sous-jacents, ce qui amènerait la perte complète des eaux. En outre, on comprend que des puits suffisamment éloignés l'un de l'autre pour avoir un champ de drainage distinct ne se nuisent pas l'un l'autre, comme ils pourraient le faire dans un terrain à fissures plus larges et à circulation d'eau plus facile. On a donc, pour augmenter le débit d'eau, deux moyens : approfondir les puits et les multiplier. Mais, de toute façon, de tels puits ne peuvent constituer qu'une ressource éphémère, puisque, au lieu de puiser dans une nappe générale d'alimentation lointaine, comme le font les sources permanentes, ils se bornent à vider une sorte de récipient restreint dénature spéciale, où l'eau de pluie a commencé par s'emmagasiner. Il est donc tout naturel que ces puits du lœss soient exposés à se tarir en été, précisément au moment où le besoin d'eau se fait le plus sentir dans les campagnes. j'ai pu examiner, dans un très grand nombre de villages, de semblables puits du lœss : puits généralement assez profonds pour qu'on y applique ordinairement le procédé du balancier, et parfois le système du rouet à axe vertical, ou à bras d'hommes, ou au moyen d'un manège.
revenir. Voici quel paraît être le rôle hydrologique du lœss. Ce terrain, que j'ai comparé précédemment à un feutre spongieux, absorbe les eaux pluviales et, quand on J creuse un puits, le drainage établi par celui-ci dans les parties a voisinantes détermine un afflux d'eau ; le pui'8
La région, où ce genre de puits joue le rôle principal dans l'alimentation, est surtout celle qui s'étend, à 'Ouest de Kourtbounar, vers Akkadanlar, Kemanlar et ^albounar, c'est-à-dire le Deli-Orman à sous-sol de calcaires à Réquiénies. Sur le plateau sarmatique, en effet, tant que la partie inférieure et marneuse de cet étage
voit ainsi les falaises disparaître peu à peu, le plateau s'abaisser et faire place à la dépression de la Dobroudja roumaine avec ses étangs et ses marécages situés presque au niveau de la mer. Au contraire, entre le cap Gulgrad, Kavarna et Baltchik, dans le sens de l'Est à l'Ouest, les falaises grandissent, elles atteignent 160 mètres à Baltchik. A Varna, les hauteurs, qui dominent presque immédiatement la mer, sont de 300 mètres, et, vers le Nord, dans le sens de Dobritcha, toute la partie Ouest du plateau oscille autour de 200 mètres. Si l'on veut maintenant se rendre compte de l'hydrologie du plateau, il faut se rappeler les propriétés physiques des divers terrains qui le constituent en profondeur.