Annales des Mines (1906, série 10, volume 10)
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L'HYDROLOGIE
SOUTERRAINE
DE
se conforme naturellement à cette disposition. Ces eaux, qui s'infiltrent dans toute l'étendue du plateau, ne restent pas immobiles à sa base, mais coulent vers le Sud-Est (fîg-9) en se concentrant de préférence, comme elles le feraient à la surface, le long des thalwegs produits par les synclinaux. En raison de cette pente, une coupure comme celle de la vallée de Dobritcha, ou comme celle des vallées à l'Ouest de Baltchik, draine toute la zone située à l'Ouest, S.E.
Dobritcha
Nrve-au de la. Mer FIG.
9. — Coupe Est-Ouest de Dobritcha à la mer Noire, montrant les relations de la superficie avec le niveau aquifère. Hauteurs au 1 : 45.000.— Longueurs au 1 : 850.000.
Les falaises de la côte de la mer Noire jouent un rôle analogue. Il est facile de constater directement, comme un raisonnement bien simple le faisait prévoir, que, lorsqu'une coupure semblable interrompt la nappe d'eau, le côté amont, qui est le côté Ouest, donne lieu à des sources, tandis que le côté Est, qui est le côté aval, est toiftàfait asséché et stérile. L'observation est particulièrement facile dans le ravin de Mihalvé à l'Ouest de Kavarna, où les escarpements de l'Ouest donnent lieu à une série de sources, qui, avec la régularité de cascades artificielles, sortent toutes exactement au même niveau entre les deux mêmes bancs, l'un calcaire et perméable, l'autre marneux etimperméable, pour tomber au-dessous en cascatelles. Il est impossible de mieux toucher du doigt l'existence de cette nappe hydrostatique, qui, d'ailleurs, s'accuse par la disposition des sources à Baltchik, à Kavarna et sur toute la côte. De l'autre côté Est du ravin de Mihalvé, le même contact, ayant été asséché précédemment, ne donne lieu à aucune
LA
DOBROUDJA
BULGARE
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source. En même temps, on peut constater là un fait important, qui est à retenir dans toutes les questions hydrologiques, c'est que l'eau souterraine des terrains calcaires ne forme pas, malgré la régularité de niveau sur laquelle je viens d'insister, une nappe continue, comme on le croyait autrefois, mais un réseau, un filet deruisseaux, derivières souterraines coulant toutes sur la même surface souterraine, ainsi que les explorations de M. Martel dans la profondeur de tant de plateaux calcaires l'ont établi avec évidence. A côté d'un point très riche en sources, cellesci font, sur le même plan hydrostatique, tout à fait défaut. La conséquence est double. D'abord, en ce qui concerne la recherche des eaux, il en résulte qu'il faut tomber sur une fissure aquifère pour avoir de l'eau dans un puits, et la multiplicité des fissures dans ces calcaires donne seule la quasi-assurance d'en rencontrer au moins une dans la largeur d'un puits (*). Le remède à une stérilité, qui pourrait cependant se rencontrer, consisterait, une fois arrivé au niveau des marnes, à faire, à la base du puits, quelques galeries de drainage partant de ce puits pour aller rechercher des fissures. Une autre conclusion à en tirer, c'est que l'eau, circulant en profondeur, non dans des masses poreuses, mais dans des fissures ouvertes, ne s'y purifie pas, et que l'on peut voir une belle source d'apparence très limpide, ou même l'eau d'un puits profond, contaminée par les souillures de la surface. Le danger, qui existe ailleurs, pour d'autres pays, même dans les terrains crayeux où les fissures sont très fines, ainsi que la ville de Paris en a fait depuis quelques années l'expérience fâcheuse, est encore
(*) Le sondage stérile, que les Roumains ontpoussé jusqu'à 120 mètres à Karamer près Tchéfoulkiou, sur la frontière, a pu rencontrer des conditions semblables.