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L'HYDROLOGIE

SOUTERRAINE

ainsi que j'ai été amené, sur la carte ci-jointe (Pl. VIII, fig. 2), à supposer que la plupart des eaux allaient converger vers un même point du Danube, sauf pour deux puits dont le niveau serait un peu trop bas s'il en était ainsi et qui, d'ailleurs, occupent une situation excentrique par rapport au groupe des autres. Parmi ces seize sources, une seule constitue une véri- . table exception, et j'ai dû la laisser de côté, c'est celle de Messime Mahle, dans laquelle, d'après les mesures faites, l'eau resterait à près de 7 mètres au-dessous du Danube. Il est probable qu'il doit y avoir là une erreur d'observation quelconque, ou une circonstance tout à fait accidentelle qu'il serait intéressant d'étudier. , Les débits respectifs de tous ces puits sont très analogues les uns aux autres, en moyenne 2.800 litres par heure et par puits : ce qui correspond bien avec l'idée qu'ils tirent tous leur eau de la même nappe. En ce qui concerne cette région du Deli-Orman, on pouvait encore se demander s'il n'y aurait pas lieu de pousser les sondages un peu plus pour atteindre une. nappe artésienne. C'est la même question que nous nous sommes déjà posée pour la zone du Sarmatique, et ma réponse ici encore sera négative. Si l'on se reporte à la coupe géologique des terrains, on voit, en effet, qu'il peut exister deux nappes artésiennes dans cette région : l'une au-dessous des bancs marneux qui occupent la partie supérieure du Barrémien, l'autre au-dessous des marnes hauteriviennes à Belemnites dilatatus. Le second niveau a l'avantage de ne pas être hypothétique, car la résurgence si curieuse des sources de Devna lui est presque certainement attribuable, et il est donc intéressant d'étudier ici, à ce propos, ces sources très remarquables par ellesmêmes (Pl. VI, -fig-. 2). Les sources de Devna apparaissent dans des conditions qui, pour des sources de ce genre capables d'alimenter des

DE

LA

DOBROUDJA

BULGARE

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moulins dès leur émergence, sont fort exceptionnelles. Eli es viennent sourdre, non pas dans des calcaires comme la plupart des autres grandes sources semblables, mais au milieu de marnes, dans une large vallée de plus de 6 kilomètres de large, qui n'est immédiatement dominée que par des collines de 200 mètres à pente douce. Leur débit total était cependant, au moment où on l'a mesuré, de 5 m -*,86 par seconde (plus de 500.000 mètres cubes par jour), c'est-à-dire comparable à celui des plus fortes sources vauclusiennes alimentées par les rivières souterraines dues aux infiltrations de tout un plateau calcaire. Comme points de comparaison, la célèbre fontaine de Vaucluse varie de 7 à 70 mètres cubes par seconde ; la très abondante source de Fontaine-l'Évêque dans le Var, de 3 à 15 mètres cubes; le débit de la Seine à Paris est à l'étiage de 75 mètres cubes. Il est, d'ailleurs, facile d'évaluer approximativement quelle peut être la superficie de leur bassin d'alimentation, puisque nous connaissons la moyenne des précipitations pluvieuses dans cette région, qui est de 0 m ,50 par an. En admettant qu'il pénètre dans la terre un tiers à un quart des pluies, soit 0 m ,l 5 par an, pour produire •ce débit de 500.000 mètres cubes par jour, nous trouvons une superficie d'environ 1.200 kilomètres carrés : soit, par ■exemple, 30 kilomètres de long sur 40 kilomètres de large. Il n'est guère douteux que de semblables sources soient alimentées par des strates de calcaire sous-jacent, formant •dôme en cet endroit sous un couvercle peu épais de marnes hauteriviennes, et que les eaux souterraines de ces cal•caires, retenues ailleurs sous pression dans la profondeur par ce toit de marnes imperméables, viennent ici apparaître ^u jour en le crevant sur un point où son épaisseur est particulièrement réduite. Reste à savoir où se trouve cette zone d'infiltration calcaire. Dans l'état actuel de nos connaissances sur la région, on peut estimer à 8 kilomètres •carrés au plus, c'est-à-dire à un chiffre absolument insuf-