Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1906, série 10, volume 10)

264

LES

CHEMINS DE FER

AMÉRICAINS

important autour de l'entretoise, à l'intérieur de la bague ; avec des eaux incrustantes, ce logement est rapidement rempli par un dépôt compact, de sorte que l'entretoise perd complètement sa flexibilité. Dans le troisième type, on a réduit cette cavité au minimum en plaçant la surface d'appui de la tête d'entretoise aussi près que possible de l'extrémité de la bague, et en évasant l'intérieur de celle-ci. Enfin, dans le quatrième type, on a réalisé une plus grande flexibilité, jointe à une plus grande résistance, en adoptant une tête sphérique; de plus, la bague ne pénètre plus à l'intérieur de la lame d'eau, et, par suite, est moins exposée à recueillir les dépôts de matières incrustantes. Les endroits où il convient d'appliquer des entretoises flexibles sont ceux où les entretoises rigides donnent lieu à des ruptures et à des fuites, ce qui indique l'existence de déplacements relatifs de la tôle du foyer et de celle' de la boite à feu. Bien que ces emplacements varient beaucoup avec les types de foyer, on peut dire qu'en général, avec les foyers à grille large, les ruptures et les fuites sont surtout localisées aux angles supérieurs des flancs et à la partie de la plaque tubulaire avoisinant les rangées inférieures de tubes. On a constaté sur plusieurs réseaux (notamment au Pennsylvania R. R.) que les fuites et les ruptures disparaissaient en grande partie, ou même complètement, par l'emploi d'entretoises ilexibles dans ces régions seulement, le rèste du foyer comportant des entretoises rigides comme auparavant. Souvent on emploie également dos entretoises flexibles pour les rangées inférieures placées près du cadre du foyer, dont là rigidité donne lieu à des dilatations très irrégulières pour les tôles au contact. Sur d'autres réseaux, on a même mis à l'essai des foyers équipés entièrement avec des entretoises flexibles ; au Wabash R. R., on a essayé les entretoises flexibles pour éviter les fissures qui se produisaient

MATÉRIEL ET

265

TRACTION

dans les tôles des flancs du foyer, au raccordement avec la plaque tubulaire : par ce moyen, la durée des tôles a pu être portée de 11 mois à 3 ans en moyenne. En général, avec des eaux peu incrustantes et des «ntretoises flexibles d'un dessin convenable, les ruptures sont rares. C'est ainsi qu'au Chesapeake and Ohio R. R., sur 15.000 à 16.000 entretoises flexibles appliquées depuis trois ans sur 210 locomotives, on en a retiré seulement 22 en 1906 : ce sont les premières qui aient été reconnues brisées ; elles sont d'ailleurs du premier type décrit plus haut, et dont il a été appliqué 2.500 : tout le reste est composé d'entretoises du quatrième type, qui n'ont donné lieu jusqu'ici à aucun incident. Au contraire, sur des réseaux où les eaux sont très incrustantes, les résultats sont moins favorables. On reproche, d'ailleurs, à tous les types d'entretoises flexibles expérimentés, la difficulté (on pourrait même dire l'impossibilité pratique) que l'on rencontre à déceler leurs fissures ou leurs ruptures. En effet, pour procéder à l'essai au marteau, il est nécessaire de démonter le chapeau, ce qui le met, le plus souvent, hors d'usage. Il conviendrait donc de rechercher un type d'entretoise flexible ne possédant pas cet inconvénient. Voûte en briques et tubes d'eau dans le foyer. — Certains réseaux placent dans le foyer une voûte en briques, suivant une pratique fréquemment adoptée en Europe. Mais, à cause de la largeur du foyer des machines américaines, on est obligé de disposer des supports intermédiaires pour la voûte, les appuis sur les flancs du foyer étant insuffisants. Ces supports sont constitués par des tubes où circule l'eau de la chaudière. C'est surtout au New York Central and Hudson River R. que cette pratique s'est répandue. D'après M. Whyte, « mechanical engineer » de ce réseau, la voûte Tome X, 1906.

19