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NOTE SUR LES CONDITIONS ÉCONOMIQUES

sance. On ne s'était occupé tout d'abord que du pétrole. Ultérieurement on essaya vainement do foncer un puits par le procédé Kind èt Chaudron pour arriver jusqu'au soufre. On ne put traverser les sables boulants et aquifères. Cependant de nouveaux sondages avaient reconnu, à 128 mètres de profondeur, une couche de calcaire imprégné de soufre, de 20 mètres de puissance, et, audessous, une couche de soufre presque pur (à la teneur de 80 à 90 p. 100), d'une épaisseur de 36 mètres. On avait ainsi constaté l'existence de 1.500.000 tonnes de soufre pur et de 10.000.000 de tonnes de minerai à 33 p. 100, représentant 3.000.000 de tonnes de soufre pur. A la suite de nouveaux sondages confirmatifs des premiers, l'Union Sulphur C se constitua en 1895 pour exploiter ce gîte par le procédé Frasch. Ce procédé, d'une ingéniosité et d'une audace rares, consiste à fondre le soufre sur place en injectant par un forage jusqu'au mur du gisement de l'eau sous pression à la température de 168° (7 te 1/2 de pression), et à faire remonter le soufre fondu en insufflant au fond de l'air comprimé à 28 atmosphères, de façon que la colonne de soufre ainsi aérée soit plus légère que la colonne d'eau chaude descendan te . L'eau est injectée dans une colonne extérieure ; le soufre fondu remonte par une colonne intérieure ; l'air comprimé descend par une colonne intermédiaire. Le soufre ainsi élevé coule à la surface dans de grands réservoirs formés par des planches en bois ; on l'enlève après refroidissement par un simple piochage pour l'expédier. Ce n'est que depuis 1903, après de coûteuses et nombreuses tentatives, que le procédé rendu définitivement pratique est industriellement appliqué. En même temps l'amas a été plus et mieux reconnu sur une étendue de 25 hectares : la masse est presque horizontale, avec une épaisseur de 60 à 100 mètres sous une profondeur

DE L'EXPLOITATION DU SOUFRE

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de 150 à 190 mètres de morts-terrains. L'amas paraît du reste continuer avec sa puissance dans tous les sens au delà de cette prenrière zone (*). Toutes les conditions se sont trouvées réunies pour permettre la réussite à Sulphur mine du procédé Frasch. Outre les conditions exceptionnelles du gisement : régularité, puissance, pureté, on dispose des pétroles bruts de Beaumont (Texas) , distants de 79 kilomètres , qui ne coûtent rendus que 1 fr. 60 par baril de 146 kilogrammes, ou 11 francs la tonne, et peuvent évaporer 14 à 15 kilogrammes d'eau par kilogramme. La consommation de vapeur est, en effet, énorme dans ce procédé. On compte une batterie de 15 à 16 chaudières ou de 2.400 H. P. par puits. La consommation d'eau n'est pas moindre : elle vient à Sulphur, par un canal de 6 kilomètres, du fleuve Houston, affluent du Calcassieu. On admet -qu'on doit travailler simultanément trois forages, situés à 30 mètres de distance les uns des autres ; l'installation de chaque forage, percement et tubage, ne coûte que de 13 à 21.000 francs et peut être effectuée en un mois. La production des forages est assez variable. Quelquesuns fonctionnent mal dès le début. Généralement ils ne sont utilisables que pendant un mois avec une production moyenne de 300 tonnes par jour (**), ce qui permettrait d'avoir le soufre sur la mine à 18 francs la tonne, tous amortissement et dépréciations compris, et de l'amener à un port d'Europe à 39 francs (***). M. l'Ingénieur en (*) On a estimé les ressources actuellement reconnues du gîte à 40 millions de tonnes, alors que celles de la Sicile ne sont évaluées qu'à 54 millions. (**) Des puits plus récents ont donné jusqu'à 37.000 tonnes avec une. production de 4 à 500 tonnes par jour. (***) Prix à la mine 18', 00 Transport à New-Orléans 5',5u Transport en Europe 15'. 50 39 f ,00