Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)

NOTICE GÉOLOGIQUE ET MINIERE

GISEMENTS DE MINDOULI.

Historique. — Comme les mines de M'Boko Songo, celles de Mindouli ont été exploitées activement par les indigènes depuis un temps immémorial, et un marché pour les lingots ou barrettes de cuivre s'était établi sur un mamelon voisin, connu encore par les indigènes sous le nom de « Marché aux métaux ». On y vendait aussi de petits culots de plomb, de forme hémisphérique, dont j'ai vu des~ échantillons chez les Pères, à Bouenza, provenant des exploitations minières indigènes de la Haute Louvisi et de la Loutété, qui sont encore en activité en ce moment. J'ai trouvé dans les sables de cette dernière rivière, près de son embouchure dans le Niari, des débris roulés de creusets, imprégnés de gouttelettes de cuivre fondu, qui ne laissent aucun doute à cet égard. Je me suis procuré aussi un de ces petits, creusets en terre réfractaire (fig. 8, Pl. IV) dans lesquels les indigènes fondent et raffinent, dans leurs bas-foyers primitifs actionnés par leurs soufflets à double effet, les minerais qu'ils extraient des affleurements. Les travaux indigènes de Mindouli se trouvant sur la route même des caravanes avaient été visités et signalés dès les premières expéditions de de Brazza. M. Le Chatelier, dans son voyage de 1892, y recueillit les magnifiques échantillons cristallisés de dioptase (silicate hydraté de cuivre) dont il fit l'objet d'une communication à l'Académie des Sciences (*). Antérieurement à cette époque, M. Thollon, agent commercial, qui avait suivi avec M. Chollet la route des caravanes de Loango à Brazzaville en 1900, et dont les notes ( ) Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, Août 1893.

SUR LE BASSIN CUPRIFERE DU KOUILOU-NIARI

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géologiques, malheureusement inédites, ont été citées par Barrât (*), avait signalé ces exploitations indigènes. Ces explorateurs avaient rapporté, à la suite de leur visite à Mindouli, des échantillons de ces belles cristallisations de dioptase accompagnées de cristaux d'argent natif, qui leur sont fréquemment associés. Ces échantillons avaient été décrits par M. Lacroix (**). Vers 1900, la Compagnie Hollandaise, dirigée à cette époque par M. Gréshof, aujourd'hui décédé, exportait par le port de Loango, pour le compte de cette société et par intermittence, une certaine quantité de malachite et de chalcosine, qui était dirigée ensuite sur les ports d'Europe. On utilisait ainsi, à leur retour, les convois de portage qui apportaient à dos d'hommes, à Brazzaville, les marchandises d'échange débarquées à Loango, plutôt que .de les renvoyer à vide. Cette exportation a pris fin dès que le chemin de fer de Matadi au Stanley Pool a permis le ravitaillement en marchandises du Moyen Congo par cette voie plus rapide et plus économique. Telle a été l'origine des travaux actuels. Depuis 1903, de nombreux permis d'exploration et de recherches ont été pris non seulement sur les gisements de Mindouli et de M'Boko Songo, mais encore sur tous les points où des travaux miniers indigènes ont été plus ou moins vaguement indiqués. Comme toujours dans les cas semblables, il a été demandé de nombreux terrains uniquement à cause de leur proximité plus ou moins grande des endroits les plus réputés. Un triage s'imposera : il sera facilité par la connaissance plus complète des zones d'enrichissement, que mettront en évidence les travaux de prospection, au fur et à mesure de leur exécution sur les points les 'mieux situés. (*) hoc. ctY,, p. 388. (**) C. R., Année 1901, Août.